Durant sa garde à vue, Alexandre Benalla, le proche collaborateur d'Emmanuel Macron filmé en train de frapper un jeune homme en marge de la manifestation du 1er mai, a assuré qu'il s'était rendu sur place en tant qu'«observateur», sur invitation de la préfecture de police, selon plusieurs sources citées par le Journal du Dimanche.
Le chargé de mission à l'Elysée a en outre affirmé que l'équipement dont il disposait (casque, brassard et radio), lui avait été fourni par son «référent» policier, un major de la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC). Et pour justifier les coups qu'il a assénés à une femme et un homme, avant de traîner ce dernier devant les CRS, Alexandre Benalla a invoqué l'article 73 du code de procédure pénale, selon lequel dans «les cas de crime ou de délit flagrant […] toute personne a qualité pour en appréhender l'auteur et le conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche».
J'ai une merde sur le dos [...] J'ai pété les plombs
Il semble donc, selon l'hebdomadaire, que c'est dans le but de démontrer d'éventuelles violence sur les lieux de l'incident – niées par les témoins de la scène – que le garde du corps d'Emmanuel Macron a demandé et obtenu les images des caméras de la préfecture. Mais d'après un proche d'Alexandre Benalla, un haut fonctionnaire cité par le JDD, celui-ci aurait eu «conscience d'avoir fait une connerie» et savait que les images tournaient sur les réseaux sociaux. «J'ai une merde sur le dos. Je suis allé sur la manif, c'était chaud. Les CRS en prenaient plein la gueule. J'ai pété les plombs», lui aurait confié Alexandre Benalla avant que l'affaire n'éclate dans les médias.
La garde à vue d'Alexandre Benalla et de quatre suspects dans l'affaire a été levée le 21 juillet au soir. Les cinq individus seront présentés le 22 juillet à un juge d'instruction. Outre Alexandre Benalla, trois policiers soupçonnés de lui avoir transmis des images de vidéosurveillance filmées au moment des faits ainsi qu'un salarié de LREM, Vincent Crase, seront déférés au parquet dans la perspective de l'ouverture d'une information judiciaire.