Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a fait savoir le 9 juillet que les grandes fédérations de mosquées, dont celles animant le CFCM, avaient acté «à l'unanimité» un projet d'associationpour le financementet le soutien du culte musulman (AFSCM). Le lancement de cette association cultuelle, qui était dans les cartons depuis 18 mois, a été décidé le 7 juillet lors d'une réunion à la grande mosquée de Paris (GMP), selon l'instance représentative du deuxième culte français dans un communiqué.
«Sous mon mandat [en cours depuis juillet 2017], c'est la première fois que je vois autant de personnes autour de la table», s'est félicité le président du CFCM, Ahmet Ogras.
Outre les structures du CFCM (la GMP algérienne, le RMF marocain, les CCMTF et Milli Görüs turcs, la FFAIACA africaine, antillaise et comorienne, le mouvement tabligh – piétiste – Foi et Pratique, la grande mosquée de Saint-Denis de La Réunion), l'aréopage réunissait le mouvement Musulmans de France (ex-UOIF, issue des Frères musulmans) et les fédérationsproches du Maroc UMF et FNMF.
La mise en place de cette association de financement«sera réalisée dans les plus brefs délais, après consultation» notamment des conseils régionaux du culte musulman (CRCM), précise le CFCM. L'AFSCM «va préparer la structure qui sera chargée de collecter une contribution volontaire sur le halal, le pèlerinage, la zakat [aumône légale] et les dons des fidèles», a précisé Ahmet Ogras.
Contrer une reprise en main par l'Etat du culte musulman ?
Critiqués pour leurs liens avec l'étranger et leur manque de transparence et d'efficacité, le CFCM et les grandes fédérations ne veulent pas se laisser damer le pion par l'Etat. Leur projet intervient après qu'Emmanuel Macron a annoncé ce 9 juillet devant le Congrès réuni à Versailles «un cadre et des règles» mis en place «dès l'automne» et «garantissant qu'il [l'islam] s'exercera partout de manière conforme aux lois de la République».
Le consultant Hakim El Karoui, qui a l'oreille du président, a pour sa part rédigé une note visant à créer une Association musulmane pour l'islam de France (Amif) dans laquelle le CFCM serait «minoritaire». Quant à l'ancien directeur du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) Marwan Muhammad, il promet pour début septembre les résultats de la «grande consultation» qu'il a menée sur le sujet au printemps.