Des conseils d'imams et des associations de financement dans chaque département : l'Union des mosquées de France (UMF) a présenté le 30 mai ses propositions pour l'organisation du culte musulman, qu'elle souhaite reconstruire par la base pour la rendre plus représentative et plus efficace. «La plupart des enquêtes d'opinion montre que les musulmans ont le sentiment que les institutions représentatives sont trop éloignées de leurs préoccupations : il faut les rapprocher pour établir la confiance», a déclaré le président de l'UMF, Mohammed Moussaoui, lors d'une conférence de presse à Paris.
Alors que le président Emmanuel Macron doit présenter à l'été les «jalons» d'une nouvelle organisation du deuxième culte de France, l'UMF a présenté 14 propositions.
Elle suggère le maintien du CFCM et de ses conseils régionaux du culte musulman (CRCM) mais veut les compléter par des conseils départementaux. «Le président d'un CRCM d'une grande région n'est pas toujours en contact d'une façon satisfaisante avec les musulmans», estime Mohammed Moussaoui.
A côté de ces structures dotées de compétences administratives et de gestion, des «conseils des imams et des aumôniers» seraient créés aux trois échelons départemental, régional et national. Ces instances religieuses pourraient travailler sur le contenu des prêches du vendredi, proposer des «clés de compréhension» aux jeunes et produire des contre-discours pour mieux faire face aux «propagandes extrémistes».
Mohammed Moussaoui constate en outre que l'association nationale de financement qui devait voir le jour début 2017 «n'a toujours pas été créée», en raison de «difficultés majeures sur sa composition et sa gouvernance».
«Pour remédier à cette situation de blocage, notre idée est de privilégier le cadre départemental car on y a plus de facilité à s'entendre et cela permet une gestion des dossiers plus fluide», estime le président de l'UMF.
Des associations départementales pourraient percevoir, pour contribuer de manière plus transparente à la construction de mosquées notamment, une redevance sur l'alimentation halal, une contribution des organisateurs de pèlerinages à La Mecque et des dons des fidèles.
Fondée en 2013 par cet ancien président du Conseil français du culte musulman (CFCM, 2008-2013), l'UMF rassemble 700 mosquées et salles de prière sur quelque 2 600 lieux de culte musulmans en France, affirme-t-elle. Proche du Palais royal marocain, cette fédération est cependant concurrencée par une autre organisation liée au Maroc, le Rassemblement des musulmans de France (RMF) présidé par Anouar Kbibech, toujours membre des instances dirigeantes du CFCM.