Plaidoyer de la politique conduite par l’exécutif et la majorité, annonces de nouvelles réformes : Emmanuel Macron s’est exprimé ce 9 juillet sous les ors de Versailles, devant les parlementaires réunis dans la salle du Congrès. Le chef de l’Etat, vivement critiqué par l’opposition de gauche comme de droite, notamment sur sa politique économique et sociale, n’a pas eu de réelles difficultés à éclipser les voix discordantes.
En effet, à moult reprises, ses déclarations ont eu droit à des applaudissements nourris des députés et sénateurs La République en marche (LREM) qui représentaient à eux seuls, près d’un tiers des personnes ayant assisté à cet événement. Parmi ces déclarations, une métaphore sur les inégalités sociales a connu un succès dans les rangs de la majorité : «Si on veut partager un gâteau, la première condition est qu'il y ait un gâteau.» Un succès cocasse auprès des élus macroniens, au regard de la difficulté du chef de l'Etat à se départir de l'image de «président des riches» auprès de l'opinion publique. En mai dernier, en effet, un sondage révélait que 70% des Français considéraient ce surnom comme pertinent.
«Troupeau LREM» : de LFI à RN, l'opposition exaspérée par les applaudissements de la majorité
Les salves d’applaudissements de la majorité ont en tout cas provoqué l'irritation de certains élus, qui mettent ainsi à mal l’image d’un Parlement unanimement rangé derrière le président de la République. Jean-Luc Mélenchon, qui comme ses collègues de La France insoumise (LFI) a boycotté le Congrès de Versailles, a qualifié sur Twitter les soutiens du président de la République d’«automates applaudisseurs».
A droite, le député Les Républicains (LR) Philippe Gosselin, a qualifié l'exercice du discours présidentiel de «calinotherapie» à l'adresse des élus LREM. «Manifestement vu les applaudissements réguliers de la majorité, celle-ci, en plein doute, avait besoin d’entendre Macron», a-t-il raillé.
Même tonalité du côté du président de Debout la France (DLF), Nicolas Dupont-Aignan, qui a déploré le suivisme des parlementaires LREM. «Les LREMoutons applaudissent mais le mirage Macron s'évanouit», a-t-il tweeté, estimant que le chef de l'Etat multipliait les lieux communs.
«Avec leurs applaudissements permanents sur de l’insignifiant, les députés-laquais d’En Marche se croient probablement à un meeting», a tweeté pour sa part Florian Philippot, leader des Patriotes.
Enfin, du côté du Rassemblement national (RN, ex-Front national), Jean Messiha, délégué national du parti, s'est montré encore plus taquin, déclarant que «les applaudissements incessants du troupeau LREM» lui rappelaient «les Congrès du PCUS (Parti communiste de l’Union soviétique) des années Andropov»...
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