10 individus «liés à l'ultradroite radicale» ont été arrêtés dans la nuit du 23 au 24 juin en France par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour un projet d'attaque contre des musulmans, selon des sources judiciaires à l'AFP. Les interpellations ont eu lieu dans plusieurs endroits du territoire national, et notamment en Corse, en Gironde, en Charente et dans la Vienne.
D'après la même source, les suspects projetaient un «passage à l'acte violent aux contours mal définis à ce stade, ciblant des personnes de confession musulmane». Selon une autre source citée par l'agence de presse, la cellule visait «des cibles présumées en lien avec l'islam radical».
Parmi les personnes interpellées figurerait un retraité de la police nationale.
LCI, qui a révélé l'affaire, affirme que ce dernier, Guy S., dirigeait un groupuscule, baptisé Action des forces opérationnelles ou AFO. Ses membres auraient souhaité se venger des attentats commis en France, selon la chaîne de télévision. Toujours selon LCI, ces individus auraient voulu prendre pour cibles des imams radicaux, des détenus islamistes après leur sortie de prison ou des femmes voilées, «choisies au hasard dans la rue».
Des armes saisies
L'enquête devra déterminer le degré d'avancement et de maturité du projet. Les échanges interceptés par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) montrent qu'ils voulaient se procurer des armes. Et au cours de différentes perquisitions, des armes ont été saisies, selon une source proche de l'enquête.
Les suspects étaient également aguerris à l'utilisation des armes puisqu'ils s’entraînaient dans des clubs de tir. En outre, ils avaient préparé des caches d’armes et des réserves de nourriture pour leurs familles «en cas de crise majeure», d'après LCI.
Leur garde à vue peut s'étendre jusqu'à 96 heures.
Sur Twitter, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a salué l'«engagement constant de la DGSI qui veille au quotidien à la protection des Français face à toute action violente, d'où qu'elle vienne».
Il s'agit d'un rare dossier judiciaire impliquant l'ultradroite au sein du pôle antiterroriste de Paris. Depuis 2015, celui-ci a connu un important contentieux lié à la menace terroriste djihadiste.
Fin 2017, huit suspects appartenant à la même mouvance de l'ultradroite avaient été présentés à un juge d'instruction pour un projet d'attentat visant des hommes politiques.
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