«La transformation de l'audiovisuel public était un engagement de campagne du président de la République, c'est désormais une priorité de l'exécutif», a souligné ce 4 juin en préambule de son intervention Françoise Nyssen, ministre française de la Culture, devant les patrons de France Télévisions, Radio France, Arte France, France Médias Monde, TV5 Monde et l'Institut national de l'audiovisuel. Dans ce cadre, elle a annoncé l'audiovisuel public avait vocation à devenir un «média engagé», qui aurait notamment pour mission de «changer les mentalités sur le terrain».
«Ce média engagé doit être le miroir de nos différences. D'un sexe et de l'autre, ou des deux, de toutes les couleurs, de toutes les origines, les urbains, les ruraux», a-t-elle précisé. «Le pays des Lumières, sur ce sujet de la diversité, est hautement réactionnaire», a poursuivi Françoise Nyssen, précisant : «Avec une volonté politique sans ambiguïtés, notre média engagé changera les mentalités sur le terrain.» Le ministre avait auparavant estimé ce 22 mai au sein de la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale, chargée de plancher sur les modalités du projet de loi censé lutter contre la «manipulation de l'information» : «La capacité de discernement des citoyens ne suffit plus.»
Une plateforme anti-fake news bientôt sur France Info
Lors de sa conférence de presse intitulée «Audiovisuel public : présentation du scénario de l’anticipation», Françoise Nyssen a signalé que les différentes chaînes du service public allaient lancer une nouvelle plateforme de décryptage des fausses nouvelles. Cette dernière sera hébergée sur le site de France Info.
Autres lignes directrices de la nouvelle offre télévisuelle que souhaite proposer le gouvernement : un plan d'économie et de réforme du service public de l'audiovisuel (l'exécutif chercherait à réaliser des économies estimées entre 250 et 500 millions d'euros d'ici à 2022, selon Le Figaro), mieux répondre à l'évolution des usages des téléspectateurs, lancer un média jeunesse en basculant la chaîne France 4 sur le numérique ou encore rapprocher France 3 et France Bleu afin de renforcer les programmes régionaux.
Le pays des Lumières, sur ce sujet de la diversité, est hautement réactionnaire
Enfin, dans son discours, le ministre de la Culture a fait référence aux propos de Delphine Ernotte, qui, prenant la tête de France Télévisions en 2015, avait jugé trop nombreux les «hommes blancs de plus de 50 ans» à la télévision française.
«Delphine, tu as dû te sentir bien seule lorsque tu portais un constat à la fois évident et courageux. "L’homme blanc de plus de 50 ans", vous vous en souvenez. Tu n’es plus seule. Je porterai cette exigence avec autant de passion qu’au sein de mon ministère. Je n’aurai pas de tabou», a fait savoir la fondatrice des éditions Actes Sud. Un terme qui, repris quelques jours auparavant par le président de la République, avait fait polémique.