France

Henda Ayari, qui accuse Tariq Ramadan de viol, revient sur la date et le lieu des faits

Nouveau rebondissement dans l’affaire Tariq Ramadan, l’islamologue accusé de viols par trois femmes en France. La première accusatrice, Henda Ayari, a changé sa version des faits sur le drame : ce ne serait ni le même hôtel ni la même date.

Henda Ayari, la première femme à avoir accusé Tariq Ramadan de viol en octobre 2017, harcelée sur les réseaux sociaux par les soutiens du prédicateur, a encore jeté de l’huile sur le feu. L'ancienne salafiste devenue militante laïque, entendue une nouvelle fois la semaine du 21 mai par les juges, a fait évoluer la version des faits déposée dans sa plainte d’octobre 2017. Selon Franceinfo, les nouvelles déclarations de la plaignante auraient établi que le viol n’aurait plus eu lieu fin mars début avril mais en mai, et non plus à l'Holiday Inn mais dans un autre hôtel parisien.

Cette nouvelle version a déclenché la colère de l’avocat de l’islamologue, Emmanuel Marsigny. «Quand on a été violée, on se souvient généralement du lieu !»s'est-il emporté sur Franceinfo. «On change d’hôtel, on change de date, bientôt on changera aussi d’auteur des faits. Tout ceci n’est pas sérieux. Ce qui est dramatique, c’est que mon client est maintenu en détention au motif précisément que des vérifications auraient été faites pour crédibiliser les accusations», a-t-il poursuivi. 

Henda Ayari a répliqué sur son compte Twitter, en se justifiant d’avoir oublié le lieu et la date précise.

Henda Ayari dit avoir retrouvé son agenda de 2012, l’année où elle se serait fait violer par le prédicateur, ainsi que quelques autres éléments qui l’assurent de déterminer formellement le site et la date du forfait allégué. Il aurait eu lieu le 26 mai 2012, à l’hotel Crowne Plaza dans le XIe arrondissement de Paris, près de République. Elle n’a pas varié en revanche sur la description des faits : un viol avec violence et étranglement.

Le 20 octobre dernier, Henda Ayari avait publiquement accusé l’islamologue suisse de l'avoir violée en 2012. Tariq Ramadan a démenti formellement les faits. Visé par deux autres plaintes pour viol, il a été mis en garde à vue le 31 janvier «dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte à Paris des chefs de viols et violences volontaires», puis mis en examen le 2 février pour viols et incarcéré au terme de deux jours de garde à vue. Ses deux premières demandes de remise en liberté ont été rejetées.

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