France

Une du Point sur Erdogan : sur Twitter, Macron vole au secours de la liberté de la presse

Trois jours après la diffusion d'une vidéo montrant des individus retirer d'un kiosque la une du Point qualifiant Erdogan de «dictateur», le chef d'Etat français a réagi sur Twitter, jugeant la situation «parfaitement inacceptable».

Le 28 mai, sur son compte officiel Twitter, le président de la République Emmanuel Macron a souhaité revenir sur une séquence filmée trois jours plus tôt, montrant des militants pro-Erdogan demander à un employé de JCDecaux de retirer la une du magazine Le Point d'un kiosque de la ville du Pontet, dans le Vaucluse.  

Emmanuel Macron s'est ainsi indigné d'une situation «parfaitement inacceptable» rappelant que «la liberté de la presse n’a[vait] pas de prix».

Dénonçant une campagne de harcèlement contre son dernier numéro, l'hebdomadaire a déploré de son côté que sa une fasse l'objet de menaces dans le sud de la France. Le magazine a publié sur son site un article dans lequel est décrit «une semaine de harcèlement, d'insultes, d'intimidation, d'injures antisémites et de menaces» ajoutant : «Voici venu le moment où les sympathisants de l'AKP, le parti du président turc, s'attaquent aux symboles de la liberté d'expression et de la pluralité de la presse». Le directeur de la rédaction du Point, Sébastien Le Fol, n'avait par ailleurs pas hésité à interpeller sur Twitter l'afficheur JCDecaux, dénonçant une scène «hallucinante».

Placardée sur un kiosque à journaux, la une choc du Point a fortement déplu à une dizaines de soutiens à Recep Erdogan. En effet, l'hebdomadaire met en avant cette semaine une photo du président turc avec pour titre «Le dictateur». Un collectif opposé à Recep Tayyip Erdogan, nommé La Turquie contemporaine, a filmé la séquence le 25 mai, dans le centre-ville du Pontet (Vaucluse). Celle-ci montre des partisans du chef d'Etat turc faire pression sur un individu, jusqu'à ce qu'il obtempère et retire l'affiche.

Au mois d'avril, Reporters sans frontières révélait son classement 2018 de la liberté de la presse dans le monde, la France y figurant à la 33e place. Il semble que le sujet soit plus que jamais au cœur de l'actualité alors qu'un projet de loi pour lutter contre les fake news dans l'Hexagone pourrait rapidement voir le jour.

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