Le Parisien révèle, le 26 mai, les conclusions d'une note des renseignements territoriaux (RT) sur le salafisme, que le journal décrit comme une mouvance minoritaire de l’islam «prônant une lecture littérale du Coran». Ceux-ci estiment qu'entre les salafistes djihadistes et les quiétistes (ceux qui s'en tiennent à l'application littérale d'un islam rigoriste et sont opposés à la violence), le nombre d'adeptes serait de 50 000 aujourd'hui en France, alors qu'il était de 5 000 en 2004.
En outre, le nombre de lieux de culte salafistes a crû de 170% entre 2010 et 2016, selon les RT. Avec 40 lieux de culte identifiés, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur serait le premier territoire d'influence devant l'Ile-de-France (34 lieux de cultes). Hormis la Corse, toutes les régions compteraient ainsi des salles de prière salafistes. Nombre de lieux de culte de cette mouvance seraient informels, hébergés dans des appartements, des maisons, d’anciens commerces, des gymnases, voire des garages ou des caves, d'après les renseignements.
De nombreuses mosquées traditionnelles seraient également confrontées à un entrisme salafiste, avec l'utilisation de «manœuvres de déstabilisation permettant aux salafistes de s’emparer des lieux de culte, à l’occasion des élections destinées au renouvellement des bureaux gestionnaires». Les auteurs de la note citent à ce propos des cas à Bollène (Vaucluse), Beaucaire (Gard) ou de Toulon (Var).
Par leurs visions sur le rapport hommes/femmes, la démocratie ou encore la culture musicale et poétique, les deux courants salafistes, djihadistes comme quiétistes, ont une «lecture de l’islam incompatible avec les valeurs fondamentales de la société française», selon les renseignements territoriaux.
Pour autant, les quiétistes constitueraient-ils de futurs djihadistes en puissance ? Les auteurs de la note affirment que «la porosité entre les deux courants est une réalité avérée et l’on constate régulièrement des passages de la catégorie pacifique à l’autre.»
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