France

Sur les réseaux sociaux, Marion Maréchal Le Pen devient... Marion Maréchal

L'ex-députée du Front national Marion Maréchal-Le Pen a effacé sur ses comptes Facebook et Twitter le nom Le Pen. Une manière de prendre ses distances avec son grand-père et d'aborder son avenir indépendamment de sa tante, présidente du parti ?

L'ancienne élue Front national (FN) du Vaucluse, qui reste populaire au sein du parti dont elle est toujours adhérente, a modifié ses noms sur ses profils de réseaux sociaux. Celle qui s'appelait encore le 16 mai «Marion Maréchal-Le Pen» se nomme désormais «Marion Maréchal». 

A la soirée du 31 mai destinée à «débrancher Mai-68», organisée par ses proches et le journal L'Incorrect, où elle doit intervenir, elle est d'ailleurs présentée comme «Marion Maréchal».

«Marion pense peut-être que mon nom est trop lourd à porter», a déclaré à l'AFP Jean-Marie Le Pen, dont le nom est étroitement associé au parti du FN qu'il a cofondé en 1972, puis dirigé pendant près de 40 ans, avant d'en être exclu en 2015 à la suite de ses propos répétés sur la Shoah.

«J'ai l'habitude d'être abandonné», poursuit l'ancien candidat à la présidentielle de 1974, 1988, 1995, 2002 et 2007.

«Il y a peut-être une volonté de se détacher du grand-père, qui est un lourd fardeau à porter», renchérit pour sa part le député FN du Gard Gilbert Collard.

En mai 2017, après l'échec de sa tante à la présidentielle, Marion Maréchal avait qualifié de «bêtise» une information de Paris Match selon laquelle elle songerait à abandonner le nom Le Pen.

Jean-Marie Le Pen note que sa petite-fille ne lui a «pas demandé l'autorisation pour rajouter le nom Le Pen [à son patronyme], ni pour le retirer».

Pour le politologue Jean-Yves Camus, «c'est l'acquisition d'une identité claire qui la prépare pour l'avenir».

Marion Maréchal a «doublement intérêt à effacer le nom Le Pen pour ne pas apparaître comme la concurrente de sa tante et ne plus porter l'héritage de son grand-père», ajoute le spécialiste de l'extrême droite.

Mais «cela ne change rien au fait qu'elle est en concurrence avec sa tante et qu'à ce jour, elle est toujours en bons termes avec son grand-père», précise Jean-Yves Camus.

Jean-Marie Le Pen a encore reçu Marion Maréchal le 17 mai, avec son arrière petite-fille Olympe, pour «deviser» avec elle, y compris de son projet d'école politique des droites qu'elle doit inaugurer à Lyon fin juin.

Dans l'entourage de Marine Le Pen, on rappelle que Marion Maréchal avait rajouté le nom Le Pen «pour faire de la politique».

Après avoir abandonné la politique depuis la présidentielle, elle a fait un retour remarqué fin février devant le gratin conservateur américain, où elle a souhaité rendre à la France «sa grandeur», saluant le Brexit et la Manif pour tous.

Pour son ancien directeur de la communication, Arnaud Stephan, Marion Maréchal revient «symboliquement» à un «patronyme plus neutre».

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