L'intersyndicale de la SNCF a décidé de lancer la semaine prochaine une consultation pour demander aux cheminots s'ils sont «pour ou contre» la réforme ferroviaire, affichant par la même occasion leur unité face au gouvernement et à la direction.
«Vot'action, faisons-nous entendre», écrit ainsi l'intersyndicale dans un tract, dans lequel elle appelle les cheminots à «donner [leur] avis» pour «peser dans les décisions à venir». Cette consultation sera organisée du 14 au 21 mai et selon des modalités que les syndicats n'ont pas encore fixées, comme l'a confirmé à la presse Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots (premier syndicat du groupe).
La consultation des cheminots sur la réforme ferroviaire n'empêchera pas la poursuite des discussions, a aussitôt prévenu Muriel Pénicaud, ministre du Travail, ce 10 mai. Elle estime en effet qu'il revient au Parlement et au gouvernement seuls de décider. «Cette réforme ne concerne pas simplement la SNCF, en interne, mais tous les Français» et, dans ce cas, «les décisions se prennent au Parlement avec le gouvernement», a-t-elle déclaré sur RTL.
«C'est la loi qui décide, ce n'est pas des référendums à l'intérieur d'une entreprise», a surenchéri le même jour le député LREM de Paris Gilles Le Gendre à propos de l'initiative de l'intersyndicale. Ce référendum n'est «pas embarrassant», a ajouté le porte-parole des députés La République en marche. Selon lui, il ne ferait qu'«entretenir l'illusion selon laquelle, parce qu'il y aurait une réponse massive d'opposition à la réforme, on pourrait revenir dessus». «Or ce n'est pas vrai», a-t-il précisé. «Je remarque qu'on pose la question sur la réforme, on ne leur dit pas "est-ce que vous êtes pour la poursuite de la grève ?"», a-t-il noté.