Six personnes, arrêtées dans les rangs des Black Blocs lors de la manifestation parisienne du 1er mai, ont comparu devant le tribunal de grande instance de Paris le 3 mai. Les prévenus ont tous demandé un délai pour préparer leur défense et leur audience a été renvoyée au 30 mai, selon des informations rapportées par France Info.
Si leurs profils sont plutôt variés, il apparaît que les militants appartiennent plutôt aux catégories sociales moyennes et supérieures qu'aux catégories populaires. Ainsi, parmi les accusés figurent notamment un jeune homme de 29 ans, diplômé de l'Ecole centrale qui travaille comme consultant, pour un salaire mensuel de 4 200 euros. A ses côtés, à peine plus jeunes, le fils d'un chercheur au CNRS ou encore la fille d'un directeur financier sortent d'une garde à vue de 48 heures. Lors de leur interpellation, la plupart avaient le visage dissimulé et certains avaient dans leurs sacs des pierres, des ciseaux ou encore des masses.
Ces profils ne surprennent pas Olivier Cahn, enseignant-chercheur à l'université de Cergy-Pontoise et spécialiste de l'anarchisme et du militantisme violent. «Historiquement, le "Black bloc" a été fondé par des étudiants allemands tous issus de la classe moyenne supérieure», explique-t-il dans les colonnes de Marianne, soulignant que l'identité de ces militants était assez fidèles aux profils que l'on trouvait lors de la création du «Black Block» dans les années 1980 en Allemagne, et dans les mouvements autonomes. Olivier Cahn estime cependant que le «Black Block», qu'il définit comme un mode d'action et non comme une organisation, regroupe des gens formés à des écoles très différentes, de SciencesPo aux «Kops» d'Auteuil (un groupe de supporters du Paris Saint-Germain), en passant par les milieux antifascistes.
Le 1er mai, environ 1 200 individus cagoulés se sont rassemblés en marge de la manifestation, causant d'importants dégâts matériels et affrontant les forces de l'ordre.