Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche (JDD), Vincent Bolloré, dont le groupe est soupçonné d'avoir utilisé les activités de conseil politique de l'agence Havas qu'il contrôle pour décrocher des contrats de gestion les ports de Lomé au Togo et de Conakry en Guinée, évoque aussi les deux «pénibles» jours de garde à vue qui ont abouti à sa mise en examen le 25 avril.
Sans commenter directement les faits qui lui sont reprochés, Vincent Bolloré demande cependant : «Comment imaginer que des dépenses de communication de quelques centaines de milliers d'euros comptabilisées en toute transparence [...] aient déterminé des investissements de centaines de millions d'euros pour des opérations portuaires où l'exigence technique est considérable ?»
Il affirme en outre que ces appels d'offre ont été «réalisés dans un cas, deux ans, dans l'autre, neuf ans avant les élections» d'Alpha Condé en Guinée et de Faure Gnassingbé au Togo en 2010.
Il déplore aussi qu'«en raison de campagnes véhiculant des informations fausses ou malveillantes», le continent africain, où son groupe a investi «près de quatre milliards d'euros et a contribué à [...] créer énormément d'emplois», soit «appréhendé comme une terre de non-gouvernance, voire de corruption».
«J'ai réalisé au cours de ces derniers jours que ce que nous faisions en toute bonne foi depuis longtemps, vu à travers le prisme d'un continent africain considéré comme dirigé par des équipes sans foi ni loi était le terreau d'une suspicion légitime», développe-t-il, assurant poser «sérieusement» la question : «Faut-il abandonner l'Afrique ?»
L'Afrique représente environ 20% de l'activité du groupe Bolloré, hors intégration récente du géant des médias Vivendi.
Lire aussi : Affaire des ports africains : Vincent Bolloré placé en garde à vue à Nanterre