France

Violence à Bagnolet : le maire Tony Di Martino et le député Alexis Corbière veulent plus de moyens

Le maire socialiste de Bagnolet, Tony Di Martino, et le député de La France insoumise Alexis Corbière alertent le préfet sur les violences urbaines qui se déroulent dans la ville. Les deux élus demandent le renfort de policiers.

A deux stations de métro de Paris, la cité à Bagnolet est gangrénée par le deal et ses habitants se sentent «abandonnés». Une dizaine de CRS patrouillent. Ils ont été déployés en renfort le 25 avril, après une flambée de violence. Trois hommes connus de la police ont été blessés par balle ce mois-ci et des voitures ont été incendiées, informe l'AFP.

Devant la maison de quartier où un impact de balle est encore visible, Alexis Corbière, le député La France insoumise (LFI) de la circonscription, explique avoir demandé, avec le maire socialiste Tony Di Martino, des renforts policiers, en plus de la brigade de 15 agents déployée il y a un an. L'association d'habitants et plusieurs élus réclament aussi, depuis des années, l'ouverture d'un commissariat de plein exercice. 

Contactée, la préfecture dit avoir pris en compte la «situation de violence» et assure qu'une présence policière renforcée sera maintenue «jusqu'à nouvel ordre». Bagnolet vit effectivement à l'heure des deals.

«Si vous cherchez du cannabis, c'est simple», confie un habitant à l'AFP, «dès que vous sortez du métro, un rabatteur vous prend en charge, il vous guide jusqu'à la cité, vous donnez votre argent et vous attendez, au pied de cette tour, qu'on vous apporte la marchandise».

A l'endroit désigné, une vingtaine de personnes patientent, les yeux sur leur smartphone, selon l'AFP. «Les clients viennent de toute la région parisienne, de tous les milieux», explique une source policière à l'agence.

Le «four» (point de vente) est ouvert de midi à minuit. On y vend essentiellement du cannabis, pour un chiffre d'affaires quotidien estimé à plusieurs milliers d'euros. Des centaines d'acheteurs défilent chaque jour, au vu de tous. Parfois, «la file d'attente va jusqu'à l'entrée de la cité», raconte une autre habitante.

Cheveux courts, veste en jean, elle qui vit là depuis plus de 40 ans, estime que la situation a commencé à se dégrader il y a sept ans. Jusque-là, le trafic se pratiquait à petite échelle «caché dans les appartements», raconte-t-elle autour d'un café avec deux voisines. «Il y avait une bonne ambiance dans le quartier et vous viviez aux portes de Paris pour pas cher», conclut-elle avec regret.

Lire aussi : Les banlieues gangrenées par l'homophobie ?