Jawad Bendaoud, logeur de deux djihadistes des attentats du 13 Novembre, a été condamné ce 25 avril à six mois de prison avec sursis pour avoir violenté et menacé de mort son ex-compagne, deux mois après avoir été relaxé du chef de «recel de malfaiteurs terroristes».
Le parquet de Bobigny avait requis 10 mois de prison, dont quatre avec sursis, contre ce délinquant multirécidiviste de 31 ans, qui était poursuivi pour des faits datant d'octobre 2015 et de mars-avril 2018, après sa sortie de prison où il avait passé 27 mois à l'isolement.
Jawad Bendaoud avait été placé en garde à vue le 24 avril à Saint-Denis pour «menaces de mort par conjoint ou ex-conjoint», à la suite d'une plainte de son ex-compagne.
Les menaces par «textos et appels» remonteraient à fin mars, selon une source proche de l'enquête qui s'est confiée à l'AFP. «Je vais te tuer», «je vais t'égorger», aurait notamment déclaré le prévenu, selon cette source.
Jawad Bendaoud sera rejugé en novembre pour «recel de malfaiteurs terroristes»
Jawad Bendaoud renoue ainsi avec les ennuis judiciaires après avoir été relaxé en février par le tribunal correctionnel de Paris pour «recel de malfaiteurs terroristes». Il sera cependant rejugé à partir du 21 novembre, le parquet, qui avait requis quatre ans de prison ferme à son encontre, ayant fait appel.
Depuis sa sortie de prison, l'homme, qui poste régulièrement photos et vidéos sur les réseaux sociaux, a donné plusieurs interviews. Début mars, il confiait à BFMTV que, pensant «être condamné à 80%», il ne s'était «pas du tout préparé» à sortir de détention, où il a passé 27 mois à l'isolement. Dans Libération, le 12 avril, il estimait sa vie «foutue».
Son procès à Paris avait été marqué par des déclarations fantasques et autres coups d'éclat. Il comparaissait pour avoir mis à disposition d'Abdelhamid Abaaoud et de son complice, Chakib Akrouh, un squat où ils s'étaient repliés à Saint-Denis, le 17 novembre 2015, quatre jours après les sanglants attentats de Paris et Saint-Denis qui ont fait 130 morts.
Les deux djihadistes étaient morts le 18 novembre dans l'assaut mené par les policiers du Raid. Jawad Bendaoud avait accédé subitement à la célébrité ce jour-là : à l'AFP et BFMTV, il avait expliqué que l'assaut en cours avait lieu dans un logement qui lui appartenait, avant d'être emmené par les policiers.
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