France

Une trentaine d’imams appellent à combattre le terrorisme et l’antisémitisme en France

Deux jours après la publication d’un texte contre «le nouvel antisémitisme», une trentaine de représentants musulmans ont signé une tribune appelant à lutter contre «le terrorisme et les crimes antisémites» en France.

Dans une tribune publiée le 24 avril dans Le Monde, une trentaine d’imams ont dénoncé l’antisémitisme et le terrorisme qui sévissent sur le sol français.

«Si nous avons décidé de prendre la parole, c’est parce que la situation, pour nous, devient de plus en plus intenable ; et parce que tout silence de notre part serait désormais complice et donc coupable, même s’il ne s’agissait jusqu’à présent que d’un mutisme de sidération», expliquent-ils tout en exprimant leur «compassion» envers les personnes victimes du terrorisme et de l’antisémitisme.

Confiant leur indignation face à l’expansion de ces phénomènes, ces imams avertissent du danger que représentent «des lectures et des pratiques subversives de l’islam» qui ont cours au sein de la communauté musulmane et dont les jeunes sont les premières cibles.

«Une situation cancéreuse à laquelle certains imams malheureusement ont contribué, souvent inconsciemment. Le courage nous oblige à le reconnaître», déplorent-ils. En outre, les signataires invitent «le reste de nos concitoyens, notamment les intellectuels et les politiques, à faire preuve de plus de discernement. Car ces pratiques criminelles revendiquées au nom de l'islam pourraient justement confirmer des clichés bien gravés dans les esprits».

Si cet appel peut être considéré comme une réponse au manifeste «contre le nouvel antisémitisme» publié le 22 avril dans Le Parisien, les signataires, parmi lesquels figurent Tareq Oubrou et Mondher Najjar, respectivement imam de la mosquée de Bordeaux et de celle de Lyon, s’en défendent, arguant que cette initiative était déjà prévue.

Le manifeste rédigé par l'ancien directeur de Charlie Hebdo, Philippe Val et signé par plusieurs intellectuels et personnalités politiques à l'instar de Gérard Depardieu ou encore Nicolas Sarkozy a suscité une salve de critiques notamment au sein de certains responsables de la communauté musulmane.

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris Dalil Boubakeur a fustigé le 23 avril un «procès injuste et délirant d’antisémitisme fait aux citoyens français de confession musulmane et à l’islam de France». 

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