France

Un maire communiste interdit d'entrée en Israël après ses appels au boycott de l'Etat hébreu

Patrice Leclerc a été interdit d'entrée en Israël le 15 avril par les autorités du pays. En cause, son soutien au mouvement de boycott de l'Etat. Il fustige l'«humiliation constante» subie par les Français qui souhaitent se rendre en Palestine.

Le maire communiste français de Gennevilliers, en banlieue parisienne, s'est vu interdire ce 16 avril l'accès au territoire israélien en raison de son soutien au boycott d'Israël, ont annoncé les ministères de l'Intérieur et des Affaires Stratégiques du pays.

Patrice Leclerc a été refoulé à la frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie occupée par les autorités israéliennes. «Dans la mesure où il s'agit de quelqu'un qui soutient le BDS [mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël] il a été décidé de ne pas l'autoriser à se rendre en Israël», a précisé un communiqué des deux ministères. «Nous ne permettons pas à ceux qui agissent contre Israël d'entrer dans le pays pour s'y livrer à des provocations», a également fait savoir le ministre de l'Intérieur Arieh Deri.

Le ministre des Affaires stratégiques et de la sécurité intérieure Gilad Erdan, a pour sa part souligné que l'interdiction d'entrée en Israël était appliquée d'autant plus sévèrement que ceux qui «appellent à un boycott exercent des fonctions officielles».

Nous ne permettons pas à ceux qui agissent contre Israël d'entrer dans le pays pour s'y livrer à des provocations

La campagne mondiale non-gouvernementale BDS est destinée à exercer des pressions sur Israël pour mettre notamment fin à l'occupation des Territoires palestiniens, jugée illégale par la communauté internationale.

Le gouvernement israélien combat farouchement tout ce qui ressemble à une entreprise de boycott, qu'il assimile à une menace stratégique et dénonce comme une remise en cause de la légitimité de l'Etat d'Israël.

Le maire dénonce l'«arbitraire intolérable» pratiqué selon lui par Israël

Patrice Leclerc a réagi ce 17 avril dans un communiqué publié sur sa page Facebook en dénonçant l'«arbitraire intolérable» pratiqué selon lui par l'Etat hébreu envers «ceux qui agissent pour le droit des Palestiniens à disposer d'un Etat libre et indépendant».

Il explique que «la France, et particulièrement le président Macron, doivent refuser cette humiliation constante à l'égard de citoyens français interdits d'entrer en Palestine». «Devant le refus d'Israël de respecter les différentes résolutions de l'ONU, la France doit reconnaître officiellement l'Etat de Palestine», poursuit-il.

Le mouvement BDS s'inspire de la lutte menée contre le régime de l'apartheid en Afrique du sud. Il se targue périodiquement de succès symboliques tels les refus de certains artistes de se produire en Israël, ce qui provoque un grand retentissement dans les médias, mais le patronat israélien minimise l'impact économique réel de ces appels au boycott.

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