L'opération militaire menée par les Etats-Unis, le Royaume Uni et la France est «légitime», «proportionnée et ciblée» et ne vise pas «les alliés» de la Syrie, a fait savoir ce 14 avril le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, s'exprimant depuis l'Elysée lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre de la Défense Florence Parly. Il a ajouté que «le régime de Bachar el-Assad savait à quoi il s'exposait».
«L'escalade chimique en Syrie n'est pas acceptable», a poursuivi Jean-Yves Le Drian, expliquant que la France voulait «travailler dès maintenant» à la relance du processus politique en Syrie, quelques heures après des frappes occidentales en représailles à une attaque chimique présumé dans la Ghouta, que les Occidentaux attribuent à Damas.
«Un peu avant 3h du matin, une force maritime déployée en Méditerranée et un raid aérien parti de France en début de nuit ont tiré des missiles sur des objectifs stratégiques du programme chimique clandestin syrien. Un centre de recherche et des sites de production ont été visés», a quant à elle affirmé Florence Parly. Pour mener ces attaques, des avions de combat de type Mirage 2000 et Rafale ont été déployés par la France, ainsi que quatre frégates de guerre, selon une source au sein de la présidence française citée par l'agence Reuters.
L'escalade chimique en Syrie n'est pas acceptable
Avant de déclencher ces frappes, le président français Emmanuel Macron avait, lors de son interview le 12 avril avec Jean-Pierre Pernault sur TF1, signalé que la France avait «la preuve» que «des armes chimiques [avaient]été utilisées par le régime de Bachar el-Assad». «La ligne rouge que j'avais fixée a été franchie. Nous aurons des décisions à prendre en temps voulu», avait continué le locataire de l'Elysée.
Aucune preuve de l'utilisation d'armes chimiques n'a été apportée
Aucune preuve formelle n'est à ce jour venue étayer les accusations occidentales d'utilisation le 7 avril d'armes chimiques à Douma – qui était alors le dernier bastion rebelle islamiste de la Ghouta, près de Damas – par le gouvernement syrien. Aucune enquête indépendante n'a en outre été à ce jour menée sur place.
Selon le ministère syrien des Affaires étrangères, les raids occidentaux ont notamment pour objectif d'«entraver» l'enquête de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), dont les experts devaient arriver dans le pays ce 14 avril.
«Les Etats-Unis et leurs alliés, sans aucune preuve et avant même une prise de position de l'OIAC ont menée cette action militaire [...] contre la Syrie et sont responsables des conséquences régionales de cette action aventuriste», a pour sa part affirmé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a également dénoncé ces attaques contre la Syrie : «Un coup a été porté contre la capitale d'un Etat souverain qui a tenté pendant de nombreuses années de survivre au milieu d'une agression terroriste», a-t-elle ainsi écrit sur Facebook.
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