France

Jets de papier toilette, vol de tablette : un député LREM agressé à la fac de Tolbiac

Buon Tan, un député LREM qui souhaitait dialoguer avec les occupants de l'université, a été accueilli de façon très houleuse, et contraint de rebrousser chemin. Il déplore une situation «intolérable» et réclame une intervention des autorités.

Venu pour échanger avec les étudiants qui occupent l'université Paris 1 sur le site de Tolbiac le 8 avril, le député de La République en marche (LREM) Buon Tan affirme avoir été agressé à son arrivée, et contraint de rebrousser chemin sans avoir pu nouer le dialogue.

«[Buon Tan] a été confronté à un refus catégorique de dialoguer, à des jets de projectiles (sucre, papier toilette, jus de tomate) et sa tablette professionnelle lui a été arrachée et volée», est-il précisé dans un communiqué de presse relayé par le député sur son compte Twitter.

Certains se sont mis à crier «Dehors !», «Sale noich», on a eu de tout

Interrogé par le Huffington Post, Grégoire Le Taillandier, le collaborateur du parlementaire qui était à ses côtés lors de l'incident, raconte avoir vite pris conscience qu'ils n'étaient pas les bienvenus. «Ça a été tout de suite très violent, certains se sont masqués, ont mis des foulards, on nous a menacés avec un extincteur. Certains se sont mis à crier "Dehors !", "Sale noich", on a eu de tout. Nous sommes partis au bout d'un quart d'heure», confie-t-il ainsi au site d'information.

Situation «intolérable»

Dans son communiqué, le député de la majorité présidentielle dénonce une situation devenue «intolérable» sur le site de l'université, et affirme que les intentions des bloqueurs sont «très éloignées de l'intérêt général des étudiants». Buon Tan demande par conséquent aux autorités de prendre aux plus vite «toutes les mesures nécessaires pour débloquer la situation et parvenir à un retour au calme».

Si de nombreuses universités françaises sont touchées par un mouvement de protestation contre la loi Vidal, qui vise à en réformer l’accès, la situation est particulièrement tendue à la fac de Tolbiac. Le jour même de la visite du député, une enquête a été ouverte après la découverte de cinq cocktails Molotov par un responsable de la sécurité de l'université. Deux jours auparavant, le 6 avril, des échauffourées avaient éclaté entre une vingtaine de personnes venues protester contre le blocus et des étudiants grévistes. L'altercation de courte durée n'avait pas fait de blessés, mais avait mené à l'interpellation et au placement en garde à vue de six personnes, qui faisaient toutes partie du groupe venu défier les occupants de la faculté.

Le président de l'université, George Haddad avait de son côté confié début avril dans les colonnes du Parisien redouter que son établissement ne se transforme en «une ZAD universitaire». «Il y a déjà eu des blocages, mais jamais à ce niveau là et avec cette dimension politique et idéologique», avait-il soutenu, notant que les revendications des occupants allaient de la démission du président de la République... à la fin du capitalisme et des Etats.

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