Par la voix de son avocat, Jean-Luc Mélenchon a fait savoir au juge chargé de l'enquête qu'il voulait que le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, soit entendu par la justice, selon les informations du journal Le Parisien. L'enquête en question porte sur les menaces de mort qui ont plané sur le chef de file de la France Insoumise pendant les campagnes présidentielle et législative de 2017.
Cette affaire avait été révélée en octobre 2017, lorsqu'il avait annoncé que huit suspects liés à l'ultra-droite française seraient présentés à un juge d'instruction après l'arrestation fin juin de Logan Alexandre Nisin, 31 ans, admirateur du terroriste norvégien Anders Breivik et fondateur d'un groupe nommé «OAS» (en référence à l'Organisation de l'armée secrète). Ces derniers étaient soupçonnés d'avoir envisagé un attentat visant des hommes politiques. Leurs cibles, comme on l'apprendra plus tard, étaient entre autres Christophe Castaner et Jean-Luc Mélenchon.
J'aurais apprécié être informé !
Lors de la révélation du coup de filet, en octobre, les deux cibles ont annoncé qu'ils n'avaient pas été prévenus, sinon par voie de presse. Jean-Luc Mélenchon déplore alors : «J'aurais apprécié être informé !», mais le ministre de l'Intérieur répond que «les cibles n'étaient pas aussi précises que cela».
Pas suffisant pour le chef de file des Insoumis, qui mène actuellement bataille contre le gouvernement sur le volet social, notamment pour les cheminots. Dans le camp des Insoumis, on s'interroge : pourquoi n'avoir pas mis le député des Bouches-du-Rhône dans la confidence, alors qu'à l'époque des faits, il menait campagne dans une région proche du lieu de résidence de Logan Nisin et de son réseau ?
Par ailleurs, Gérard Collomb avait fait savoir c'était la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui assurait la protection de Jean-Luc Mélenchon, un organisme dont la mission prioritaire est plutôt associée à l'antiterrorisme et pas la protection des personnalités politiques. Pourquoi cette confusion ? Certains aspects du dossier ont-ils été occultés ?
Selon Juan Branco, avocat de Jean-Luc Mélenchon contacté par Le Parisien, les Insoumis n'ont pas dit leur dernier mot et souhaitent faire toute la lumière sur cette affaire, n'excluant pas de porter plainte : «Nous voulons savoir la vérité», assène le conseil de l'insoumis.
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