Au tribunal de Lisieux (Calvados) le 27 mars, le procureur avait réclamé six mois de prison dont deux mois fermes à l'encontre de l'ancien candidat aux législatives La France insoumise (LFI) Stéphane Poussier. Le juge a finalement décidé, ce même jour, de condamner le prévenu à un an de prison avec sursis et à sept ans de privation des droits civiques. Un jugement relayé en direct depuis la salle d'audience pendant le procès, par Théo Maneval, journaliste pour Europe 1, tweetait.
Stéphane Poussier a été exclu de son parti le 24 mars pour avoir tweeté : «A chaque fois qu'un gendarme se fait buter [...] je pense à mon ami Rémi Fraisse... [jeune militant écologiste tué en 2014 par une grenade offensive tirée par un gendarme] Là c'est un colonel quel pied !» Le prévenu se réjouissait ainsi de la mort d'Arnaud Beltrame, le gendarme qui avait échangé sa vie contre celle d'une otage retenue par le terroriste islamiste Radouane Lakdim au Super U de Trèbes, le 23 mars.
L'ancien candidat LFI de la quatrième circonscription du Calvados lors des législatives de 2017 était jugé en comparution immédiate pour apologie du terrorisme.
«L'apologie d'acte terroriste n'est pas une opinion, c'est un délit»
Le procureur a déclaré au tribunal : «Je ne vous demande pas de condamner une opinion. L'apologie d'acte terroriste n'est pas une opinion, c'est un délit.»
La défense de Stéphane Poussier a elle invoqué la liberté d'expression et cité Voltaire : «Je déteste ce que vous écrivez, mais je me battrai pour que vous puissiez continuer à l'écrire.»
Il se réjouit juste de la mort d'un gendarme
L'avocate de Stéphane Poussier a également cherché à dissocier les propos de son client de toute apologie du terrorisme : «Stéphane Poussier ne valorise pas l'acte terroriste, il ne parle pas de Radouane Lakdim. Il se réjouit juste de la mort d'un gendarme.» Et de poursuivre : «Comme il aurait pu le faire si ce gendarme avait été renversé lors d'un contrôle routier [...] Rien ne permet de rattacher cela de manière certaine à l'acte terroriste.» D'autre part, elle observe : «D'ailleurs, le parquet antiterroriste de Paris ne s'est pas saisi de l'affaire.»