France

Le procureur de Paris admet la «difficulté» de suivre les individus radicalisés

Le procureur de la République de Paris, François Molins, a fait savoir le 26 mars que l'auteur des attentats de Trèbes et de Carcassonne qui ont fait quatre morts, le 23 mars, était bien suivi par les services de renseignement au mois de mars.

Trois jours après les attentats de Trèbes et de Carcassonne, le procureur de la République de Paris, François Molins, a tenu le 26 mars une conférence de presse au cours de laquelle il a apporté de nouveaux éléments concernant l'enquête en cours. 

Un aveu de faiblesse des services de renseignement

«Ce nouvel attentat terroriste confirme la menace endogène, illustre à nouveau la difficulté de suivre les individus radicalisés», a déploré François Molins, en préambule de son allocution. Il a également prcécisé que Redouane Lakdim, l'auteur des attentats qui ont fait quatre morts, faisait toujours l'objet d'un «suivi effectif» par les services de renseignement en mars 2018.

L'homme, abattu par les forces de l'ordre lors de leur intervention, était fiché S depuis 2014. Il avait ensuite été inscrit, à partir de novembre 2015, au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) en raison de ses «liens supposés avec la mouvance salafiste locale».

«Il faisait l'objet de la part des services de renseignement d'un suivi effectif toujours en cours en mars 2018, mais qui n'avait pas permis, je le répète, de mettre en évidence des signes précurseurs d'un passage à l'acte, ni des velléités de départ sur la zone irako-syrienne», a ajouté le procureur. 

Plus de précisions sur le décès d'Arnaud Beltrame

Plusieurs lésions à l'arme blanche, dont une plaie très grave de la trachée et du larynx

Par ailleurs, François Molins a apporté plus de détails sur le décès d'Arnaud Beltrame, le gendarme tué par Redouane Lakdim qui avait échangé sa place avec celle d'un otage lors de l'attaque du supermarché de Trèbes : «Elle [l'autopsie] a révélé plusieurs lésions à l'arme blanche, dont une plaie très grave de la trachée et du larynx ayant entraîné une détresse respiratoire à l'origine du décès.» 

Lors de son interpellation, la compagne du djihadiste a crié «Allah Akbar»

Enfin, autre enseignement de la conférence de presse du procureur de Paris : la compagne du djihadiste Redouane Lakdim a crié «Allah akbar» lors de son interpellation le 23 mars, mais «conteste avoir été associée au projet mortifère de son petit ami».

La jeune femme âgée de 18 ans, présentée comme une «convertie» et fichée S, n'avait plus de contacts téléphoniques avec Redouane Lakdim depuis janvier mais elle est soupçonnée d'avoir poursuivi des échanges via une application, selon les précisions du procureur François Molins. Le matin du périple sanglant de son compagnon, elle a posté une sourate promettant l'enfer aux mécréants, a-t-il par ailleurs ajouté. 

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