Une prise d'otages de plusieurs heures a eu lieu le 23 mars dans un supermarché de Trèbes, dans l'Aude. L'assaillant, qui se revendiquait de Daesh selon le parquet, a ouvert le feu et aurait crié «Allah Akbar, je vais tous vous tuer» en entrant dans le supermarché, selon un témoin cité par l'AFP. Après un assaut donné par les forces de l'ordre, le preneur d'otages a été abattu.
«Tout porte à croire qu'il s'agit d'une attaque terroriste», a confirmé le Président français Emmanuel Macron depuis Bruxelles. «Je veux assurer de mon soutien tous ceux qui ont eu à affronter et affrontent encore cette situation», a-t-il précisé. Peu de temps après, l'Etat islamique a revendiqué l'attaque dans un communiqué. Plus tard dans la journée, Emmanuel Macron s'est exprimé du ministère de l'Intérieur pour donner un bilan plus détaillé : «Un individu a tué trois personnes et en a blessé 16 autres, dont au moins deux sont dans un état grave».
Le terroriste serait un Marocain d'environ 25 ans connu des services de renseignements et de la DGSI en particulier, selon La Dépêche du Midi.
Selon les informations de LCI, le suspect se prétendait sympathisant de Daesh et se disait prêt à mourir pour la Syrie. Par ailleurs, il aurait réclamé la libération de Salah Abdeslam. D'après Le Figaro, l'homme était armé de couteaux, d'une arme de poing et de grenades.
Au cours de cette prise d'otages, au moins deux personnes ont été tuées selon un bilan provisoire donné par l'AFP.
Le Premier ministre Edouard Philippe a déclaré, depuis Mulhouse, que tout portait à croire qu'il s'agissait «d'un acte terroriste». Le parquet de Paris a d'ailleurs ouvert une enquête pour «assassinat en relation avec une entreprise terroriste».
Le maire de Trèbes, Eric Ménassi, cité par La Dépêche du midi, a rapidement annoncé que tous les otages avaient été libérés. Malgré tout, une personne demeurait à l’intérieur avec l'individu : un lieutenant-colonel de 45 ans qui s'était échangé contre un otage, selon Le Figaro. Le gendarme, retenu en otage, a été blessé par balle.
Dès le début de la prise d'otages, la préfecture de l'Aude a annoncé sur Twitter que le secteur du supermarché était bouclé et «interdit», demandant à la population de «faciliter l'accès aux forces de l'ordre». De même, l'Académie a fait savoir que les élèves étaient «en sécurité à l'intérieur» des écoles et du collège de Trèbes et y resteraient jusqu'au dénouement de la situation.
Plus tôt dans la matinée, le forcené avait blessé à l'épaule un CRS à Carcassonne. Le pronostic vital de l'agent n'est pas engagé, d'après le Premier ministre. Selon la police, l'homme a également tué d'une balle dans la tête un individu.
Selon les premiers éléments de l'enquête, les faits se sont déroulés peu de temps avant la prise d'otages survenue dans le supermarché, à moins de dix kilomètres de cette première fusillade. La voiture du tireur ayant blessé un policier a été retrouvée sur le parking du supermarché de Trèbes où s'est déroulée la prise d'otages.
Selon des sources proches de l'enquête, dont les propos ont été relayés par l'AFP, le suspect aurait d'abord volé une voiture à Carcassonne, tuant un passager et blessant le conducteur, «avant de toucher à l'épaule un CRS à proximité de la caserne située non loin de là». «Ensuite, il a tué deux autres personnes au cours de la prise d'otages dans le supermarché de Trèbes» ont-elles ajouté.
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