France

«Gouvernement assassin» : rude accueil à Mayotte pour la ministre des Outre-mer Annick Girardin

Affectée par une insécurité record et une vague d'immigration clandestine de grande ampleur depuis les Comores, Mayotte est en grève générale depuis plus de trois semaines. En déplacement express, Annick Girardin doit proposer une sortie de crise.

Alors qu'une grève générale paralyse l'île depuis plus de trois semaines, la ministre des Outre-mer Annick Girardin était attendue de pied ferme à Mayotte, ce 12 mars. Elle doit tenter de trouver une issue au mouvement de contestation contre l’insécurité et l’immigration clandestine qui secoue ce département de l’océan Indien, le plus pauvre de France et dont le taux de chômage s'élève à 26%.

«Frontières ouvertes», «hôpitaux bondés» : les Mahorais sont «à bout»

A son arrivée sur l'île mahoraise de Grande Terre, la ministre a été huée par la foule, comme en témoigne, sur Twitter, un journaliste de Mayotte Hebdo.

De plus, des banderoles dénonçant l'insécurité à Mayotte et le «gouvernement assassin» ont été déployées.

Annick Girardin s'est ensuite entretenue de manière informelle à plusieurs endroits de l'île avec la population mahoraise. Là, elle s'est défendue de rester seulement 24 heures sur l'île, précisant être là «pour débattre des mesures de sécurité terrestre et des mesures de lutte contre l'immigration», selon des propos rapportés par l'AFP.

A cette jeune Mahoraise «à bout» qui déplore les «frontières ouvertes» et les «hôpitaux bondés» de l'île, la ministre a répondu : «chaque territoire a ses spécificités» et «la première des questions, c'est la sécurité», une séquence diffusée par la radio publique Mayotte La Première.

Depuis le 20 février, Mayotte est secouée par une grève générale contre l’insécurité, notamment aux abords et à l’intérieur des établissements scolaires, et contre la forte immigration clandestine provenant des Comores, à 70 km de ses côtes. Le gouvernement a précisé le 11 mars, par la voix de son porte-parole Benjamin Griveaux, qu'il réfléchissait à «un statut extraterritorial» pour la maternité de Mayotte – la première de France en termes de naissances – afin qu’une naissance sur le sol du département français ne permette pas automatiquement d’obtenir la nationalité française.

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