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François Hollande à RT France : «Je ne pouvais pas intervenir seul en Syrie» (VIDEO)

RT France a interrogé François Hollande au sujet de la Syrie. Assurant avoir eu des preuves de l'utilisation d'armes chimiques par Bachar el-Assad, il a regretté de n'avoir pu intervenir militairement faute du soutien de Washington et de Londres,

A l'occasion d'une soirée organisée pour le lancement de l'association humanitaire Moska, le 2 mars, RT France a interrogé l'ancien président de la République François Hollande au sujet de la responsabilité de la France dans la situation actuelle en Syrie.

«Il y a une responsabilité, celle qui n'a pas été prise en août 2013, alors qu'il y avait des preuves que le régime de Bachar el-Assad avait utilisé des armes chimiques», a-t-il estimé, regrettant que la France n'ait pas agi autrement que par des «négociations».

«Je ne pouvais pas intervenir seul» en Syrie, a expliqué François Hollande, soulignant que la France était «prête» et «décidée» à intervenir militairement. «J'ai regretté l'attitude britannique», a-t-il ajouté, David Cameron n'ayant pas obtenu l'aval de son Parlement pour intervenir en Syrie. François Hollande a en outre déploré que Barack Obama ait privilégié de longues négociations n'ayant «pas abouti». 

Les pays occidentaux accusent régulièrement Damas d'utiliser des armes chimiques, des accusations démenties par le gouvernement syrien qui souligne l'absence de preuves réelles et notamment le manque de fiabilité du rapport du renseignement américain accusant Damas de l'attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun en avril 2017.

L'ancien président a toutefois salué le déplacement à Moscou le 27 février dernier de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense sous François Hollande et désormais ministre des Affaires étrangères d'Emmanuel Macron. Selon lui, cette visite témoignerait d'«une volonté de convaincre les Russes de ne plus apporter leur soutien» aux actions menée par l'armée syrienne contre les rebelles dans la Ghouta orientale, que l'ex-président a qualifié de «massacre».

«Ne rien faire, c'est laisser une partie de la population syrienne être massacrée ; des femmes, des enfants...», a-t-il ajouté, répétant que la Russie avait selon lui une responsabilité particulière.

Interrogé au sujet de la loi anti-fake news voulue par Emmanuel Macron, François Hollande n'a pas souhaité livrer son avis à ce sujet.

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