Le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, déjà visé par une enquête pour viol, fait désormais l'objet d'une enquête pour abus de faiblesse après la plainte déposée par une femme le 13 février à Paris, selon une source judiciaire citée par l'AFP.
Cette femme a déposé cette plainte dans un commissariat de la capitale, et le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire confiée au 1er district de police judiciaire qui a auditionné la plaignante, d'après cette source, confirmant une information de l'hebdomadaire Le Point.
La plaignante est une habitante de Tourcoing (Nord), ville dont Gérald Darmanin fut le maire de 2014 à 2017. «La plaignante a expliqué qu'elle occupait un logement insalubre», selon l'hebdomadaire. «Elle a demandé à être relogée et c'est à ce moment-là que Gérald Darmanin lui aurait fait des avances» à caractère sexuel au cours des années 2015 et 2016, selon les informations du magazine, confirmées à l'AFP par une source proche du dossier.
Cette nouvelle procédure a été ouverte au lendemain de l'audition libre de Gérald Darmanin dans le cadre d'une autre enquête de la 1ère DPJ, réouverte le 22 janvier à Paris pour des accusations de viol que le ministre conteste catégoriquement. Dans cette enquête, Gérald Darmanin est accusé par une femme de 46 ans, Sophie Patterson Spatz, de lui avoir fait miroiter son appui politique en échange de faveurs sexuelles.
Dans le sillage de l'affaire Weinstein aux Etats-Unis ayant provoqué une onde de choc mondiale, c'est le ministre lui-même qui avait révélé mi-janvier avoir été visé par une enquête au printemps 2017. Il avait affirmé avoir été l'objet d'accusations «d'abus de faiblesse, d'abus de pouvoir, voire de viol». Gérald Darmanin, poids lourd du gouvernement, avait alors affirmé avoir déposé une plainte en dénonciation calomnieuse pour répondre à des allégations «infâmes».
Edouard Philippe appelle à respecter «la parole du plaignant comme la présomption d’innocence»
Réagissant à la révélation de la nouvelle enquête visant Gérald Darmanin, le Premier ministre Edouard Philippe a appelé à respecter «la parole du plaignant» comme «la présomption d'innocence», réaffirmant la position voulant qu'un ministre puisse rester au gouvernement tant qu'il n'est pas mis en examen.
Sollicité par l'AFP sur cette plainte, Matignon a fait savoir que le Premier ministre avait posé «une règle générale» et que sa position restait la même. «Il rappelle qu’il est important de laisser travailler la justice en toute indépendance, de veiller à ce que l’on respecte les droits de chacun, la parole du plaignant comme la présomption d’innocence», ajoute-t-on dans une brève déclaration écrite transmise à l'AFP.