France

La mère d’Imad, première victime de Mohamed Merah, candidate au prix Nobel de la paix

Latifa Ibn Ziaten, dont le fils Imad est mort sous les balles de Mohamed Merah en mars 2012, postulera pour recevoir le prix Nobel de la paix. Sa candidature est appuyée par une association lyonnaise qui promeut le dialogue inter-religieux.

Latifa Ibn Ziaten, la mère d’Imad Ibn Ziaten, le militaire assassiné par le terroriste Mohamed Merah le 11 mars 2012 à Toulouse (sa première victime), parcourt inlassablement les écoles, les cités, les prisons, les associations des quartiers populaires. Sa mission : lutter contre la radicalisation, en France et dans le monde. Celle qui tente de dissuader 10 000 jeunes par an d'être happés par le piège du terrorisme est aujourd’hui candidate au prix Nobel de la paix.

Elle a annoncé la nouvelle sur son compte Twitter, le 17 janvier.

L’initiative de cette candidature revient à une association lyonnaise, L'Hospitalité d'Abraham, présidée par le père Christian Delorme. Ce prêtre catholique français de l'archidiocèse de Lyon plaide pour le dialogue inter-religieux et la cohabitation fraternelle, notamment entre chrétiens et musulmans. Il est devenu lauréat du prix de la Fraternité il y a deux ans.

Par son témoignage de vie, la force de son combat, Latifa Ibn Ziaten constitue un motif de fierté

Le père Christian Delorme a célébré l’abnégation et la grandeur de cette mère en deuil, qui selon lui représente «un acteur de paix important dans la société française actuelle». «Par son témoignage de vie, la force de son combat, Latifa Ibn Ziaten constitue un motif de fierté pour les populations des quartiers populaires, pour les mères et pour les femmes, pour les musulmans et pour tous les autres citoyens en quête de fraternité», peut-on lire sur le site de la candidature.

Cette Franco-Marocaine de 57 ans est devenue un symbole de la lutte contre la radicalisation. Née le 1er janvier 1960, à Tétouan, ville du Rif marocain, elle émigre en France après s'être mariée avec un ancien footballeur marocain devenu cheminot de la SNCF. Tous deux auront cinq enfants, et elle finit par devenir surveillante et hôtesse d’accueil au Musée des Beaux-Arts de Rouen.

Un mois après l'assassinat de son fils Imad, en avril 2012, Latifa Ibn Ziaten décide de créer l'association Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et la paix.

Elle a été décorée de la Légion d’honneur le 11 mars 2016 pour ses «nombreuses actions contre l’extrémisme». Un documentaire consacré à son action, Latifa, un coeur au combat, réalisé par Olivier Peyron et Cyril Brody, est sorti en octobre 2017.

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