Le 25 décembre, ils ont passé leur Noël en face du sapin enguirlandé, boissons chaudes à la main… en bas du ministère de la Cohésion des territoires, dans le VIIème arrondissement de Paris. En pleine période de fêtes, alors que les basses températures accablent les sans-abri, l’association Droit au logement (DAL) et quelques dizaines de militants se sont rassemblés avec pancartes et petits cadeaux pour interpeller Jacques Mézard, ministre de la Cohésion de territoires en charge du logement et Julien Denormandie, son secrétaire d'Etat.
«On va lui amener un billet de 5 euros [montant de la baisse des APL depuis le 1er octobre], un jeu de Monopoly et la promesse du président Macron», a expliqué Jean-Baptiste Eyraud, président du DAL à la caméra de RT France. Le chef de l'Etat avait en effet émis le souhait de loger tous les sans-abri avant le 31 décembre.
«Ils ont encore une semaine pour régler ce problème-là, alors qu’ils donnent des instructions fermes dès ce soir. Ils peuvent ouvrir tous les locaux vacants, appeler les associations et mobiliser les fonctionnaires pour s’occuper des sans-abri. C’est un Noël de combat, c’est un Noël de lutte et on se met en ordre de bataille pour se mobiliser pendant tout l’hiver et faire en sorte que les politiques publiques progressent», a poursuivi le militant.
Dans un contexte de hausse des prix de l’immobiliser et de baisse des aides au logement décrétée par le gouvernement, Emmanuel Macron avait pourtant fait de belles promesses sur l'accueil des migrants lors d’un discours à Orléans en juillet 2017. «D’ici à la fin de l’année, je ne veux plus personne dans les rues, dans les bois», avait-il déclaré. «Je veux partout des hébergements d’urgence. Je ne veux plus de femmes et hommes dans les rues», avait-il ajouté.
Depuis, aucune réforme ni application de la loi de réquisition n’a été entreprise. Cette ordonnance du 11 octobre 1945 doublée d'une loi de lutte contre les exclusions votée en 1998 autorise la réquisition des bâtiments non occupés depuis dix-huit mois et appartenant à des investisseurs institutionnels pour une durée de un à six ans. Emmanuel Macron a annoncé en septembre 2017 qu'il souhaitait créer 50 000 places d'hébergement supplémentaires mais les délais effectifs ne correspondent pas à ceux de la promesse présidentielle.