France

Toujours mystérieuse sur ses ambitions, Vallaud-Belkacem fustige les socialistes «embourgeoisés»

A l'approche du congrès du PS lors duquel sera désigné le nouveau patron du parti, l'ancien ministre s'en prend vigoureusement à ses camarades responsables du fiasco présidentiel. Elle ne se prononce toujours pas sur son éventuelle candidature.

L'ancien ministre de l'Education socialiste Najat Vallaud-Belkacem affirme dans un texte à paraître dans le Nouveau Magazine Littéraire le 18 décembre vouloir «faire vivre» la social-démocratie, appelant ses camarades à ne pas jouer «les gardiens de musée».

«Contre les vents d'une époque que l'on dit promise au libéralisme ou au populisme et au risque de paraître ringarde aux esprits prétendument "modernes" [...] je le confesse volontiers : je suis, je reste social-démocrate [...] Les commentateurs proclament morte [la social-démocratie] ? Je veux la faire vivre», écrit Najat Vallaud-Belkacem.

La publication de ce court texte intervient alors que l'ancien ministre, restée silencieuse depuis la débâcle électorale du PS et sa propre défaite aux législatives, est poussée par nombre de responsables du PS à prendre la tête du parti. Le nouveau dirigeant du parti devra être désigné lors du prochain congrès socialiste, prévu pour février 2017.

Ne nous laissons pas enfermer dans le confessionnal beaucoup trop étroit du quinquennat de François Hollande

Vallaud-Belkacem contre le «bloc libéral», la «droite xénophobe, nationaliste, autoritaire» et la «gauche populiste»

Si les socialistes «embourgeoisés», «endormis», ont «perdu» la bataille des idées, la France a besoin, selon elle, d'une autre voie» que celles que proposent le «bloc libéral», la «droite xénophobe, nationaliste, autoritaire» et la «gauche populiste».

Pour Najat Vallaud-Belkacem c'est une «ère idéologique et culturelle de près de cinquante ans» qui s'achève. «On tourne la page de trois générations d'acteurs politiques. Si nous voulons donner une chance à la refondation en profondeur de la social-démocratie, et non pas simplement repousser l'échéance d'un terminus ultime d'un appareil partisan, ne nous laissons pas enfermer dans le confessionnal beaucoup trop étroit du quinquennat de François Hollande», intime-t-elle.

Mettant ses pas dans ceux de François Mitterrand, qui prônait «la rupture avec l'ordre établi», elle invite à redéfinir précisément ce avec quoi le camp socialiste entend rompre : «La perspective d'un monde devenu inhabitable du fait d'un mode de croissance qui épuise les ressources de la planète et invivable du fait de l'explosion des injustices et des inégalités jusqu'à l'insoutenable». Elle laisse néanmoins toujours planer le doute sur son éventuelle volonté de porter cette mission de rupture.

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