Il est le premier à officialiser sa prétention à briguer la direction du Parti socialiste (PS) : Luc Carvounas, député, a ainsi présenté sa candidature le 30 novembre sur France 2.
Pour arriver à ses fins, l'élu du Val-de-Marne procède à un tour de France depuis plusieurs mois, à la rencontre des élus et des fédérations. Une grande boucle qu'il poursuivra pendant les «mois prochains».
Ex-vallsiste ayant intégré l'équipe de campagne présidentielle de Benoît Hamon après sa victoire à la primaire de la gauche, désormais membre de la direction collégiale provisoire du PS, Luc Carvounas souhaite incarner une «ligne social-démocrate, écologique et européenne» avec le «cap du progrès partagé». Aucune rupture en vue, donc, avec ce qui avait été défendu par François Hollande durant sa présidence ou encore l'ex-Premier ministre Manuel Valls durant la primaire socialiste de 2017.
En tout cas, Luc Carvounas promet de mener campagne pour «gagner», lui qui regrette que son parti puisse «mourir» étant donné l'échec désastreux de la présidentielle de 2017 et les retournements de veste récents, comme celui du député socialiste Olivier Dussopt, passé de l'opposition à la majorité en acceptant le secrétariat d'Etat chargé de la Fonction publique.
Toutefois, l'ancien sénateur ne sera pas le seul à poser sa candidature pour la fonction de premier secrétaire du PS lors de son prochain congrès. En effet, si le parti vient d'écarter et d'exclure Gérard Filoche, figure de l'aile gauche du parti, deux autres cadres, proches de François Hollande, semblent prêts à annoncer leur prétention. L'ancien porte-parole et ministre de l'Agriculture sous le quinquennat François Hollande, Stéphane Le Foll accélère le pas, en publiant un texte de douze pages ressemblant à un programme et enchaînant les réunions publiques.
Autre hollandiste, Najat Vallaud-Belkacem serait plébiscitée par «le groupe des quadras socialistes» (les figures montantes du PS, révélées par le précédent quinquennat). Sauf que l'ancienne ministre de l'Education nationale aurait imposé plusieurs conditions dont celle d'être rémunérée pour prendre la fonction.
Si idéologiquement Luc Carvounas et ces deux probables candidats n'ont pas une feuille de papier à cigarette de différence, les ex-frondeurs (l'aile gauche du PS) cherchent encore leur poulain. Celui-ci pourrait être le député européen Emmanuel Maurel, ancien soutien d'Arnaud Montebourg.
Sceptique, l'ancienne ministre et sénatrice PS Laurence Rossignol, connue notamment pour son engagement féministe, ne voit, quant à elle, «aucun candidat», parmi ceux dont les noms circulent pour prendre la tête du PS, susceptible «d'incarner à lui seul un projet» pour la gauche, selon des propos formulés sur LCP le 30 novembre.
D'abord prévu le 6 avril, le congrès devrait finalement être avancé au mois de mars, la date devant être entérinée lors d'un conseil national au mois de décembre.
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