France

«Avec le TGV, elle aurait moins souffert»: Robert Ménard choque (encore) avec une affiche municipale

Reposant sur un sordide fait divers survenu il y a quelques mois, une campagne promouvant l'arrivée du TGV à Béziers choque les opposants à son maire, Robert Ménard. Laurence Rossignol a porté plainte et Marlène Schiappa a saisi le préfet.

Le 11 décembre, sous l'égide de Robert Ménard, maire apparenté Front National et grand habitué des polémiques, la mairie de Béziers a lancé une campagne d'affichage censée promouvoir la venue du TGV dans la ville.

Sur une de ces affiches on voit une femme qui crie, ligotée à un chemin de fer, tandis qu'un train arrive sur elle. Au-dessus, on peut lire : «Avec le TGV, elle aurait moins souffert.» Problème : la scène dépeinte par l'affiche fait implicitement référence à un drame survenu à Béziers au mois de juin 2017, lorsqu'un homme avait tué sa femme en l'attachant au rail du TGV.

Elle s'appelait Emilie, elle avait 34 ans et 4 enfants. En juin 2017, son mari l'a assassinée en l'attachant sur les rails du TGV

L'ex-ministre des Droits des Femmes Laurence Rossignol a annoncé qu'elle portait plainte auprès du procureur de Béziers pour demander le retrait des affiches et des poursuites contre les auteurs. Dans un tweet, elle a rappelé le fait divers sordide à l'origine de son indignation : «Elle s'appelait Emilie, elle avait 34 ans et 4 enfants. En juin 2017, son mari l'a assassinée en l'attachant sur les rails du TGV.»

«L'indignation est indispensable mais il faut aussi agir : j'ai déposé plainte auprès du procureur de Béziers pour demander le retrait des affiches ainsi que des poursuites contre les auteurs», a également tweeté l'ex-ministre.

Les Jeunes insoumis ont pour leur part évoqué l'«apologie des violences faites aux femmes» et le «féminicide» et ont annoncé qu'ils portaient plainte sur Twitter.

La secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, a félicité les lanceurs d'alerte pour leurs signalements et a demandé au préfet de l'Hérault d'étudier tous les recours possibles à l'encontre de cette campagne d'affichage.

Les mêmes auraient brûlé Charlie Hebdo en 1970

Le maire de Béziers s'est étonné des réactions des internautes et de ses opposants politiques qu'il a qualifiées d'«outrées» et «paranoïaques», tout en renvoyant ses contempteurs aux grandes figures de la contestation culturelle française : «Les mêmes auraient brûlé Johnny en 1960, Charlie Hebdo en 1970 ou Gainsbourg en 1980.»


Lire aussi :
 Robert Ménard suscite la polémique avec des affiches choc contre la baisse des dotations de l'Etat