France

France audacieuse, Libres !, Oser la France... : face à Wauquiez, les mouvements se multiplient à LR

Après Valérie Pécresse, Daniel Fasquelle ou Christian Estrosi, c'est au tour de Julien Aubert de créer un énième courant au sein des Républicains. Tous veulent peser sur la prochaine élection à la présidence... et sur Laurent Wauquiez, le favori.

L'échec de François Fillon à la présidentielle, une élection qui semblait de prime abord imperdable, semble confronter la droite au développement d'innombrables courants rivaux. C'est aussi une bataille d'idées qui se joue, souvent face à Laurent Wauquiez, favori pour prendre la tête du parti en décembre. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, estampillé par les commentateurs comme le représentant de la droite conservatrice, ne cache pas son ambition : incarner une «droite qui soit vraiment de droite ». Un positionnement qui crée des divisions au sein des Républicains (LR).

Ainsi, Julien Aubert, qui a tenté de se présenter face à Laurent Wauquiez pour la présidence du parti, a créé ce 22 novembre une association, Oser la France : un «"OGNI", objet gaulliste non identifié», comme il s'amuse à le préciser. Contacté par RT France, le député du Vaucluse annonce vouloir ainsi fonder «un laboratoire d'idées de modernisation de la pensée gaulliste». Il déplore que Les Républicains aient perdu tout esprit gaulliste avec «la disparition du compagnonnage».

Son courant, qui défend la souveraineté et l'Europe des nations, entend peser sur les futures élections internes et les européennes de 2019. L'élu prévient : le futur président des Républicains «devra s'assurer de respecter toutes les sensibilités de sa famille» – y compris la sienne donc.

Selon ses dires, il disposerait actuellement du soutien de huit parlementaires et parmi ses premiers fidèles, Jean-Philippe Mallé, ex-député socialiste et chevènementiste.

Près d'une dizaine de courants internes au sein des Républicains

Julien Aubert suit ce qui semble être une mode au sein des Républicains : celle des courants politiques, véritables machines dévouées à la promotion de leurs présidents respectifs. Avant lui, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, avait déjà lancé, le 10 septembre dernier, son «mouvement d'idées pour une droite ferme et humaniste refusant la ligne Buisson», intitulé Libres !.

En clair, le courant de Valérie Pécresse entend naviguer idéologiquement entre la droite conservatrice et les Constructifs, ce groupe parlementaire proche d'Emmanuel Macron créé à l'initiative du député LR Thierry Solère. Comme Julien Aubert, Valérie Pécresse entend peser en interne. La présidente de la région Ile-de-France a d'ailleurs menacé de quitter le parti si Laurent Wauquiez venait à être élu à la présidence de LR

Parmi les autres ténors de la droite, Christian Estrosi a lui aussi lancé son courant, La France audacieuse, appuyé par des maires de droite et du centre. S'il n'a jamais caché son opposition à Laurent Wauquiez, le maire de Nice veut malgré tout se placer au-dessus de la mêlée. 

En outre, des mouvements comme celui de Guillaume Peltier, Les Populaires, ou celui de Daniel Fasquelle, «Les gaullistes sociaux», font valoir leur différence tout en soutenant Laurent Wauquiez. 

Enfin, tous ces courants – dont la liste n'est pas exhaustive – s'ajoutent à ceux déjà existants depuis plusieurs années comme France moderne et humaniste, de Jean-Pierre Raffarin, résolument opposé aux positions de Laurent Wauquiez, ou encore le club Force républicaine fondé par François Fillon et repris en main par Bruno Retailleau.

Si Laurent Wauquiez est élu le 13 décembre prochain, nul doute que le plus grand défi du nouveau président sera de rassembler tous les égos et toutes les tendances idéologiques. «Vaste programme», aurait dit le Général De Gaulle. Ce sera pourtant la seule manière pour Laurent Wauquiez de faire mentir l'ancien président du parti, Jean-François Copé, que citait Marianne en septembre : «On va se retrouver avec exactement le même syndrome que précédemment. Sarkozy avait viré les non-sarkozystes, Fillon avait viré les non-fillonistes et Wauquiez virera les non-wauquiézistes, c’est à dire tout le monde, puisque tout le monde le hait !» 

Bastien Gouly