Le philosophe Alain Finkielkraut, habitué des sorties fracassantes, n'a pas failli à sa réputation dans la dernière interview qu'il a accordée au Figaro le 20 novembre. L'académicien maintient en effet qu'un des objectifs de la campagne #balancetonporc – née suite à l'affaire Weinstein, ce producteur hollywoodien accusé de multiples agressions sexuelles – n'est autre que de «noyer le poisson de l’islam».
«Oubliée Cologne, oubliée la Chapelle-Pajol, oubliés les cafés interdits aux femmes à Sevran ou Rillieux-la-Pape, on traquait le sexisme là où il était une survivance honnie et l’on couvrait du voile pudique de la lutte contre les discriminations les lieux où il façonnait encore les mœurs», s'emporte Alain Finkielkraut, déroulant son interprétation lorsque le quotidien lui demande pourquoi les «néoféministes» sont en première ligne sur #balancetonporc mais étaient en retrait lors des agressions sexuelles de masse à Cologne.
Finkielkraut «crache à la gueule des femmes victimes», selon de Haas
Une sortie qui n'a pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux, parfois avec avec une certaine violence. La militante féministe Caroline de Haas juge ainsi qu'Alain Finkielkraut «crache à la gueule des femmes victimes qui ont eu le courage de témoigner», et s'émeut que les médias lui laissent la parole.
Philippe Marlière, professeur de politique à l'Université College de Londres et intervenant sporadique pour le Guardian ou Médiapart, qualifie pour sa part les propos du philosophe de «débiles et orduriers», et s'interroge sur le fait qu'ils soient potentiellement une «incitation à la haine raciale».
«Toute dénonciation d'une violence sexuelle commise par un non-musulman est une manœuvre de l'anti-France visant à protéger les musulmans», résume un internaute dont le message a été largement partagé.
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