Deux hommes âgés d'une trentaine d'années, barbus et vêtus «normalement», ont semé le trouble le 10 novembre dans le Carmel de Verdun, une communauté religieuse composée de dix carmélites, comme le rapporte l'Est Républicain.
«Ils sont rentrés, une sœur les a accueillis et elle a discuté avec eux», a confié l'évêque de Verdun, Monseigneur Gusching, dans les colonnes du quotidien régional, qui rapporte l'incident ce 17 novembre. Après avoir discuté quelques instants, la sœur a indiqué aux deux hommes que l'office allait commencer. «Ils lui ont demandé s’ils pouvaient aller dans la chapelle», a expliqué l’évêque, ajoutant que la sœur avait répondu favorablement à leur requête.
Une fois à l’intérieur, les deux hommes ont alors «prié en arabe pendant les vêpres [office du soir]», puis ont averti les sœurs : «Si vous ne vous convertissez pas, vous irez en enfer.»
Avant de quitter les lieux – en remerciant la sœur pour son accueil – l'un des deux hommes a inscrit «Allah Akbar» sur le livre d'or de l'église, selon le procureur de la République de Verdun.
Les deux individus ont été interpellés et placés en garde à vue dans les locaux du commissariat le 11 novembre, à la suite d’un signalement effectué par un prêtre diocésain. Ils seront jugés en avril prochain pour violences volontaires aggravées, les violences étant dans ce cas psychologiques. Ils encourent une peine de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
L'imam de Verdun condamne fermement
Si aucune violence physique à l'encontre des sœurs n'a été constatée, les religieuses n'en demeurent pas moins «très touchées par cet événement», selon Monseigneur Gusching. Abdelkrim Aïtelkaid, l’imam de Verdun, a pour sa part fustigé le comportement des deux fidèles de sa mosquée : «Ça ne se fait pas de faire ça. Ce n’est pas normal. On ne va pas violer la sacralité d’un lieu de culte.»
«Le plus jeune s’est converti il y a deux ou trois mois», a fait remarquer l'imam, notant que les deux individus en question ne s'étaient pas comportés normalement lorsqu'ils étaient venus à la mosquée. «Ce jour-là, je n’étais pas là, mais la communauté les a un peu arrêtés et mis dehors. Je suis allé voir le jeune après pour lui expliquer que ce n’est pas comme ça que l’on fait», a-t-il assuré.
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