Les manifestants contre la politique d'Emmanuel Macron défilent à nouveau ce 16 novembre 2017 pour la quatrième journée de mobilisation depuis la rentrée. Vers 16h, ils étaient quelque 8 000 à battre le pavé à Paris entre République et Nation, d'après les premiers chiffres de la Préfecture de police. Les syndicats évoquent pour leur part cinq fois plus de participants : 40 000. A Lyon, dans la matinée, ils étaient entre 3 000 et 10 000 manifestants d'après l'estimation de l'AFP, tandis qu'à Bordeaux, ils n'étaient qu'entre 1 650 et 4 000.
Les images des journalistes de RT présents sur place témoignent d'une mobilisation plus forte que lors des précédentes manifestations : la dernière en date, organisée le 19 octobre dernier, avait été elle-même peu suivie.
Plusieurs commerces dégradés sur le parcours de la manifestation parisienne
La manifestation à Paris a toutefois été émaillées par quelques incidents, des activistes s'en prenant notamment à une agence bancaire sur le parcours du cortège.
Sur une autre vidéo, tournée par le correspondant de RT France, des individus encagoulé s'en prennent à des vitrines de commerces au moyen de projectiles. D'autres manifestants veillent à ce que les témoins ne prennent pas d'images.
Les opposants entendent dénoncer la mise en œuvre de la réforme par ordonnances du code du travail, en vigueur depuis septembre. Ils espèrent être entendus par un gouvernement déterminé, lequel est déjà passé à d'autres réformes. «Il n'y a que ceux qui ne font rien qui sont sûrs de perdre», a expliqué cette semaine Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.
Les syndicats peinent toujours à présenter un front uni
Les manifestants protestent également contre la parution des premiers décrets d'application de la réforme par ordonnances de la réforme du code du travail, qui ne font que renforcer les dispositions de la loi travail de 2016, dite loi El Khomri. Quelque 170 manifestations sont au programme de cet appel dans l'ensemble de l'Hexagone, lancé conjointement par Solidaires, la Fédération syndicale unitaire (FSU), des organisations de jeunesse, et, pour la première fois, avec Force ouvrière (FO).
Mais, signe que les syndicats peinent toujours à présenter un front uni, les numéros un des syndicats CGT et FO, Philippe Martinez et Jean-Claude Mailly, défilent à des centaines de kilomètres l'un de l'autre, le premier à Paris, le second à Marseille. «On veut tirer la sonnette d'alarme sur des dossiers à venir, comme l'assurance chômage et, l'an prochain, l'assurance retraite», a déclaré Jean-Claude Mailly, cité par l'AFP, lequel a également fait part de sa «forte inquiétude» concernant l'avenir du service public et des fonctionnaires, fief du syndicat FO.
La première mobilisation contre les ordonnances avait réuni dans toute la France le 12 septembre 2017 entre 500 000, selon les syndicats, et 223 000 personnes selon la police. Mais le mouvement s'est nettement essoufflé au cours des deux journées de mobilisation suivantes.