Elu député à l'Assemblée nationale pour la première fois le 18 juin 2017, Jean-Luc Mélenchon s'était étonné deux jours plus tard, devant les caméras, de la présence du drapeau européen à côté du drapeau français. Visiblement agacé, il avait soufflé : «Eh, franchement... On est obligés de supporter ça ?», pointant du doigt l'objet de sa colère. Et d'ajouter : «Attends, c'est la République française ici... C'est pas la Vierge Marie.»
Il semblerait que le député de Marseille et patron du groupe Les Insoumis soit finalement revenu sur sa première impression et ait décidé de se ranger à une ligne plus ouverte à l'égard des institutions européennes.
«Il nous faut un drapeau qui nous rassemble», tonne l'Insoumis
Dans une vidéo diffusée le 7 novembre par La Chaîne parlementaire, on voit effectivement l'ancien député européen, de juillet 2009 à juin 2017, expliquer que le drapeau à douze étoiles ne correspondait pas à la situation européenne au moment de la création de l'emblème. «Il nous faut un drapeau qui nous rassemble», a-t-il opposé. Ce à quoi il a ajouté : «Si on nous mettait un drapeau à 29 étoiles, j'admettrais qu'il y ait un drapeau qui représente l'Union européenne. Ce n'est pas le cas.»
Pour mémoire, l'Union européenne compte actuellement 28 états membres et n'en comptera plus que 27 quand le processus de sortie du Royaume-Uni sera achevé.
Une brouille qui dure... Qui dure...
Le 10 octobre, réagissant à la proposition des Insoumis de retirer le drapeau européen de l'Assemblée, le président de la République, Emmanuel Macron avait déclaré : «Au moment où certains en France ont des débats, où on se rétrécit et voudrait enlever le drapeau européen, je veux vous dire que lors du prochain Conseil européen, j'affirmerai officiellement que la France reconnaît le statut de l’hymne européen et du drapeau européen, ce qui ne permettra pas à certains d'enlever le drapeau européen de l'hémicycle français ou de tout autre lieu.»
Le député des Bouches-du-Rhône avait alors riposté sur son blog personnel : «Monsieur le Président, vous n’avez pas le droit d’imposer à la France un emblème européen confessionnel. Il n’est pas le sien et la France a voté contre son adoption sans ambiguïté.»