La décision prise par le Conseil d'Etat le 25 octobre de faire retirer une croix surplombant une statue du pape Jean-Paul II dans la commune de Ploërmel, dans le Finistère – au nom du respect de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat – est loin de faire l'unanimité sur la scène politique française.
Sur le réseau social Twitter, le hashtag #MontreTaCroix a vu le jour en réponse à la décision de la plus haute juridiction administrative, et a été employé par un certain nombres d'hommes politiques, indignés par ce qu'ils considèrent être une atteinte à la visibilité du patrimoine chrétien (et tout particulièrement catholique) dans l'espace public français. La plupart des utilisateurs de ce hashtag ont illustré leur tweet d'une photographie de leur calvaire ou croix de France préféré.
L'élue Les Républicains (LR) des Bouches-du-Rhône à l'Assemblée – et ancienne porte-parole de François Fillon – Valérie Boyer a ainsi salué, dans un message très partagé, «la mobilisation» des Français pour préserver la croix surplombant la statue bretonne de Jean-Paul II.
Président du Parti Chrétien-démocrate, Jean-Frédéric Poisson a pour sa part appelé à «cesser le masochisme culturel» et a revendiqué la fierté des «racines chrétiennes de la France».
Frédéric Pichon, vice-président du parti souverainiste Souveraineté, identité et libertés (SIEL), a quant à lui posté une simple photographie de croix perchée sur les hauteurs alpines.
Similairement, le député et vice-président du Front national (FN) Louis Aliot, a publié une image de la croix dominant le pic du Canigou, dans les Pyrénées.
De même, le président du groupe frontiste au Conseil régional de Bretagne, Gilles Pennelle, a dévoilé un cliché de l'ossuaire de Douaumont à la mémoire des soldats de la bataille de Verdun, où des milliers de croix surplombent les tombes des «ancêtres qui ont donné leur vie pour la France».
L'élue locale FN Tiffany Joncour a elle choisi d'exalter la beauté de la basilique Notre-Dame de Fourvière de Lyon.
Editorialiste au Figaro et à Valeurs actuelles, l'avocat Gilles-William Goldnadel a lui aussi participé au mouvement, détournant au passage le hashtag #Balancetonporc lié à l'affaire Weinstein pour aboutir à un provocateur : BalanceTonConseildEtat.
Outre ces responsables politiques et figures médiatiques marqués à droite, des internautes anonymes ont également souhaité défendre la visibilité de l'imagerie catholique dans le paysage national, via la campagne #MontreTaCroix sur Twitter.
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