A l'appel du collectif «Justice pour Théo», du nom du jeune homme grièvement blessé avec une matraque lors de son arrestation en février 2017 à Aulnay-sous-Bois, quelque 300 personnes (selon le décompte de l'AFP) étaient rassemblées le 28 octobre en début d'après-midi devant le tribunal de Bobigny, en présence de Théodore Luhaka et de plusieurs membres de sa famille. Le mot d'ordre des manifestants : se rassembler «au nom de toutes les victimes de violences policières.»
Devant un petit groupe de journalistes agglutinés autour de lui, le jeune homme a déclaré avoir pardonné aux policiers qui l'avaient blessé. «Ce n'est pas parce que je les pardonne, que j'accepte leur geste», a-t-il néanmoins ajouté.
Par la suite, s'exprimant devant la foule de manifestants, Théodore Luhaka a fait savoir que sa famille, elle, n'avait rien pardonné.
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Mickaël, un frère de Théo présent à la mobilisation, en effet, arborait un T-shirt sur lequel est écrit : «Justice pour Théo. On n'oublie pas ! On ne pardonne pas !»
Face aux manifestants, ce même frère a interpellé les policiers, déclarant à leur adresse : «Arrêtez de faire des amalgames et nous on n'en fera pas !»
A l'issue de ces interventions, les manifestants ont scandé «Justice pour Théo», les organisateurs du rassemblement prônant, dans leur appel, une «justice égalitaire et impartiale» pour le jeune homme, ainsi que pour toutes les personnes victimes de «violences policières».
En février 2017, Théodore Luhaka, alors âgé de 22 ans, avait été victime d'une plaie du canal anal après son interpellation à Aulnay-sous-Bois. Un des policiers ayant procédé à l'arrestation avait été mis en examen pour viol. Cette affaire a eu un retentissement considérable et avait donné lieu à plusieurs nuits de violences urbaines.
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