Le site de sugar dating RichMeetBeautiful (RmB), qui met en relation de jeunes femmes avec des hommes fortunés n’a été créé qu’en août 2017, mais traîne déjà derrière lui un parfum sulfureux, ayant déclenché les foudres de responsables d’universités, d’associations ou de particuliers à travers le monde. Le site, qui souhaite attirer les étudiantes pour ses membres masculins, veut aujourd'hui séduire la clientèle française, en plein scandale Weinstein et mouvement anti-harcèlement sur les réseaux sociaux autour du hashtag #Balancetonporc. La campagne publicitaire a démarré le 23 octobre à Paris. Son fondateur Sigurd Vedal s'est confié à RT France.
La France est un pays passionné
Contacté par RT France au sujet du lancement du site dans l'Hexagone, Sigurd Vedal nourrit les plus grandes ambitions. «Nous avons adapté la campagne d'affichage pour être plus aligné avec les attentes de la France, conformément au feedback que nous avons connu en Belgique», explique-t-il. Pourquoi s'attaque-t-il au marché français? «La France est une de nos cibles clés, parce que nos études nous montrent que c'est un pays "passionné", avec un peuple qui l'est tout autant», estime-t-il. «On évalue le niveau de passion et d'émotions chez nos membres et les Français sont dans le top 5 de tous les pays d'Europe. On assiste à une croissance stable des Français inscrits depuis la création du site», ajoute Sigurd Veldal. «Nous allons travailler à faire connaitre la marque et développer la communauté. Notre objectif est d'avoir 50 000 inscrits à la fin 2017. Mais quand nous lancerons notre radio, notre télévision et notre magazine, nous entendons accroître notre audience pour attendre 300 000 membres d'ici la fin 2018», conclut le fondateur du site controversé RichMeetBeautiful.
Des affiches sexy près des facs pour attirer les étudiantes
La dernière polémique en date avait éclos en Belgique, à cause d'une campagne d’affichage agressive aux abords des universités. Pour séduire de nouvelles candidates en recherche d’un mode de vie confortable, RmB avait décidé de mener une campagne de publicité et d’aller au-devant de sa cible, les étudiantes désargentées, avec affiches et camions promotionnels.
Hey, les étudiantes !
«Hey, les étudiantes !» pouvait-on lire sur une affiche, où apparaissaient les courbes d’un décolleté généreux, «améliorez votre style de vie, sortez avec un sugar daddy». Le 25 septembre, ces publicités étaient apparues en face du plus grand amphithéâtre de l’université libre de Bruxelles, en Belgique. Les réactions ont immédiatement fusé : interdictions, plaintes... La vice-présidente wallonne et ministre en charge de l'Egalité des chances, Alda Greoli, avait déclaré dans La Libre Belgique : «Cette campagne est une incitation à peine voilée à la prostitution et au racolage, d'autant plus choquante qu'elle est sexiste et cible un public plus vulnérable en raison de son âge et d'éventuelles difficultés financières.»
Le jury d’éthique publicitaire belge avait reçu plus d’une centaine de plaintes. Il a estimé que la campagne portait atteinte à la dignité humaine et a donc demandé au site de ne plus afficher nulle part en Belgique. La campagne a finalement été abandonnée en Belgique par son fondateur, le Norvégien Sigurd Vedal après le tollé qu’elle a déclenché.
Une enquête est par ailleurs ouverte pour déterminer si l'opération constitue une infraction pénale.
On ne va pas chercher les étudiantes, elles viennent vers nous
Ces démêlés avec la justice n’ont pas entamé l’esprit de conquête de Sigurd Vedal, qui s’attaque aujourd’hui au marché français, avec une nouvelle campagne d’affichage à la clé. Il compte déjà 150 000 membres à travers le monde, dont 75% sont des femmes. Fin septembre, il avait répondu à RT France en déclarant à propos de son site : «On cible des adultes, que la société considère assez responsables pour boire, acheter des armes. On les pense aussi responsables pour faite attention à eux. Et on ne va pas chercher les étudiantes : elles viennent vers nous. On décrit la sugar baby comme une victime innocente, alors qu’elle sait ce qu’elle veut, elle est ambitieuse, elle n’aime pas perdre son temps. Ce n’est pas le cliché de la fille qui se bat pour ses études.»