France

Le député FN Ludovic Pajot agressé par des antifas à Béthune

Pris à parti et roué de coups par des militants de la mouvance «antifa», le député FN Ludovic Pajot a porté plainte. Si les condamnations sont unanimes au FN, elles sont en revanche pour le moment peu nombreuses en dehors du parti.

Le 7 octobre dernier, le député Front national (FN) du Pas-de-Calais Ludovic Pajot a été victime d'une agression dans la ville de Béthune. Selon plusieurs sources concordantes citées par Le Monde, les agresseurs seraient des membres de la mouvance «antifa».

«Samedi soir, dans le cadre d’une sortie dans un bar de Béthune, j’ai soudainement été pris à parti par un groupe d’individus, dont certains se revendiquant de l’extrême gauche antifa», écrit le député dans un communiqué diffusé sur internet après l'agression. «Après un premier échange aux termes duquel j’ai été insulté de manière répétée, plusieurs individus de ce groupe se sont jetés sur moi. Ils m’ont asséné plusieurs coups, dont certains au visage», ajoute-t-il encore.

Le médecin qui a examiné le député lui a attribué cinq jours d'interruption temporaire de travail. «Il souffre d'une fracture de la mâchoire», a confié au Monde le maire d'Hénin-Beaumont, Steeve Briois, également membre du FN. «C'est en raison de sa couleur politique» que l'agression de Ludovic Pajot aurait eu lieu, selon Steeve Briois. «Ludovic est choqué, il est complètement HS, il a encore mal», raconte encore au Monde Bruno Bilde, député du Pas-de-Calais et conseiller de Marine Le Pen. «Il y a d’abord eu des insultes et des provocations dans un bar, puis il a été poursuivi. Il a trouvé refuge dans un second bar. Cela a été assez violent, m’a-t-il raconté», raconte-t-il. De son côté, Ludovic Pajot a porté plainte.

Peu de réactions en dehors du Front national

Dans un tweet, la présidente du FN, Marine Le Pen, a affirmé son «soutien» à l’élu et déclaré qu’«il [était] temps de dissoudre ces milices d’extrême gauche ». 


Le président du groupe FN au conseil régional d'Ile-de-France, Wallerand de Saint Just, a également témoigné sa solidarité à l'élu agressé, allant jusqu'à qualifier ses agresseurs de «terroristes».

L'ex-cadre du FN Florian Philippot, qui a quitté le parti en septembre dernier, a également condamné l'agression du député Ludovic Pajot. 

Rares sont les voix à s'être pour l'instant élevées depuis les rangs des autres partis politiques. C'est en sa qualité de président de l'Assemblée nationale que François de Rugy a réagi par un message sobre, exprimant un «complet rétablissement» à Ludovic Pajot au nom des députés.

Guillaume Larrivé, porte-parole des Républicains et député de l'Yonne a exprimé «solidarité» avec l'élu frontiste agressé, disant vouloir privilégier le débat à la violence.

Ludovic Pajot a remercié les personnes lui ayant témoigné leur soutien sur Twitter le 8 octobre au soir.

Deux poids, deux mesures ?

Les réactions, relativement peu nombreuses en dehors de son propre parti, contrastent par exemple avec l'unanimité observée au printemps dernier pour condamner l'agression d'une députée issue de la majorité présidentielle. Le Premier ministre et le président de la République avaient rapidement réagi sur Twitter.

Certains internautes indignés réclament justice et établissent un parallèle entre la réception de cette agression et celle de différents autres événements récents du même genre, comme l'agression de Nathalie Kosciusko-Morizet sur un marché parisien.

Plusieurs d'entre eux n'hésitent pas à parler de «condamnation à géométrie variable» ou de «deux poids deux mesures».

D'autres, enfin, s'interrogent sur la peine encourue par les agresseurs de Ludovic Pajot, rappelant que l'individu ayant jeté des tracts au visage de Nathalie Kosciusko-Morizet avait écopé de trois mois de prison avec sursis.

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