France

En comparant Mohammed Merah et un poilu de 14-18, un universitaire provoque un tollé sur Twitter

Dans une tribune publiée le 4 octobre dans Libération, un directeur de recherches au CNRS fait un parallèle entre le terroriste Mohammed Merah et un soldat ayant défendu la France durant la guerre de 14-18. Sur Twitter, les critiques fusent.

Une tribune publiée dans Libération le 4 octobre a beaucoup agacé sur Twitter. Ecrite par Nicolas Mariot, historien et directeur de recherches au CNRS, la tribune a provoqué l'indignation de plusieurs personnalités politiques et médiatiques, ainsi que de nombreux internautes. 

En cause : une comparaison établie par l'universitaire entre Mohammed Merah, le tueur de Toulouse et Montauban, et un poilu de la Première Guerre mondiale prénommé Robert Hertz. Le premier, terroriste, a assassiné des enfants et des militaires avant d'être abattu par le Raid en mars 2012, le second, anthropologue et sous-officier du début du XXe siècle, s'est porté volontaire pour se battre en première ligne pour la France. L'auteur trouve des similitudes dans le comportement des deux personnages, en se basant sur leur certitude d'une mort proche et inévitable pour un idéal.

«[Quel rapport] entre l’assassin antisémite des enfants d’Ozar Hatorah et le sergent abattu par les mitrailleuses en conduisant ses hommes dans un de ces assauts perdus d’avance, si typiques de la Grande Guerre ? A coup sûr, pas grand-chose, sinon l’insidieuse petite musique d’un sacrifice porté en famille», écrit Nicolas Mariot.

Un parallèle qui a «choqué» le président de Debout La France, Nicolas Dupont-Aignan. «Merah a tué des Français, le poilu Robert Hertz est mort pour la France !», s'est indigné le député souverainiste. 

Le maire adjoint de Versailles (divers droite) François-Xavier Bellamy a, de même, considéré que l'article publié dans Libération était «à pleurer de rage» – d'autant plus que le poilu en question était juif, et le tueur de Montauban, antisémite, le terroriste ayant ciblé une école juive. 

A gauche, le conseiller départemental socialiste de l'Essonne et ex-frondeur du quinquennat Hollande, Jérôme Guedj, a conspué le «"toutsevautisme" ambiant et ce confusionnisme généralisé» dont ce texte serait une expression particulièrement «vicelarde».

Similairement, pour Julien Rochedy, ancien membre du Front national et ex-président du Front national de la jeunesse, cette comparaison est «absolument insupportable». 

Le journaliste de Radio Classique Michel Grossiord trouve lui aussi inacceptable ce parallèle entre la radicalisation islamiste de Merah et l'engagement patriotique de Robert Hertz. 

Pour la journaliste du Figaro et rédactrice en chef de la revue Limite, le texte de l'historien «ne sert à rien, n'apporte rien, ne nourrit aucune réflexion», n'étant là que pour «salir» la mémoire des poilus...

Du côté des internautes, également, les réactions de colère et de dégoût ont fusé.

Un utilisateur  de Twitter, par exemple, a déclaré dans un rire jaune : «Demain Libé comparera les terroristes aux résistants ?»

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