France

Attentat de Marseille : le débat sécuritaire relancé, le gouvernement défend son dispositif

Au-delà du soutien aux victimes de l'attaque de Marseille et de celui exprimé aux militaires, certains responsables politiques n'ont pas attendu pour relancer le débat sur le dispositif de sécurité, certains le louant, d'autres le critiquant.

A peine quelques minutes après l'attaque au couteau perpétrée le 1er octobre dans la gare Saint Charles de Marseille, qui a coûté la vie à deux femmes, plusieurs personnalités politiques ont déjà réagi. Du côté du Front national (FN) et des Patriotes, on dénonce l'islamisme et l'action jugée insuffisante du gouvernement à son encontre, alors que d'autres personnalités politiques préfèrent s'en tenir aux condoléances plutôt que de réagir sur le terrain politique.

Des maires de grandes villes françaises ont assuré les Marseillais de leur soutien et de leur amitié. «Les Parisiens sont aux côtés des Marseillais», a ainsi tweetté Anne Hidalgo, maire de Paris.

La maire de Lille, Martine Aubry, a qualifié de «barbarie» l'acte perpétré dans la gare Saint-Charles.

En plus de son soutien aux familles endeuillées, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a eu une pensée pour les forces de l'ordre.

Le député des Bouches-du-Rhône Jean-Luc Mélenchon a écrit : «Marseille pleure avec ses pauvres victimes. L'assassin aussi répugnant que ses motifs.»

Le débat sur la sécurité relancé

Par leurs réactions, plusieurs personnalités politiques ont relancé le débat sur l'état d'urgence, ou plus généralement sur les mesures de sécurité prises par les derniers gouvernements pour faire face à la menace terroriste. Certains se sont félicités du dispositif en place, à commencer par l'exécutif.

«Profondément indigné par cet acte barbare, en peine avec les familles et les proches des victimes de Marseille. Je salue les militaires de Sentinelle et les policiers qui ont réagi avec sang froid et efficacité», a tweeté Emmanuel Macron.

Le Premier ministre Edouard Philippe, en plus de témoigner son soutien aux victimes, a exprimé son soutien aux militaires et aux policiers de Sentinelle, assurant que le gouvernement ne baissait pas la garde.

Pour Florence Parly, ministre des Armées, «les patrouilles Sentinelle continuent de veiller à notre sécurité».

Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances, Benjamin Griveaux, partage la même analyse : «l'Etat et les forces de l'ordre [sont] toujours mobilisés.»

Le président du groupe La République en marche (LREM) à l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a quant à lui assuré les forces de sécurité de son soutien, tout en adressant ses pensées aux familles et proches des victimes.

Le FN vent debout contre la politique du gouvernement

Du côté du Front national (FN) et des Patriotes, l'heure est en revanche à la critique du gouvernement.

Le sénateur FN Stéphane Ravier a réagi au déplacement de Gérard Collomb, qui s'est rendu directement sur place, en assurant préférer une démission à une visite du ministre de l'Intérieur.

Le sénateur-maire frontiste de Fréjus, David Rachline, a également mis en cause la responsabilité du gouvernement qui, selon lui, ne prendrait pas la mesure de la menace terroriste en France.

Même son de cloche chez son ancien collègue Florian Philippot, désormais président du parti Les Patriotes, pour qui «l'horreur islamiste s'acharne et le pouvoir regarde ailleurs».

De son côté, Marine Le Pen a appelé à considérer les attaques telles que celle de Marseille comme des «actes de guerre».

Nicolas Dupont-Aignan y a vu le signe que l'état d'urgence demeurait nécessaire et ne devait ni être levé, comme tel sera bientôt le cas, ni être inscrit dans le droit commun, comme le seront certaines de ses dispositions.

Les Républicains, entre condoléances et critiques

Chez Les Républicains (LR), les condoléances ont (parfois) été moins vindicatives.

Le secrétaire général du parti, Bernard Accoyer, a tweeté : «Condoléances aux proches des victimes lâchement assassinées dans l'attaque de Marseille. Merci à nos courageux militaires pour leur réactivité.»

«Pensées pour les proches des victimes de l'attaque gare Saint-Charles à Marseille. Hommage aux militaires qui ont abattu l'assaillant», a tweeté le maire de Nice, Christian Estrosi.

Sur le même réseau social, le secrétaire général adjoint des Républicains, Eric Ciotti, a écrit : «Je condamne cet acte barbare et j'ai une pensée pour les familles de victimes et pour nos militaires. Ne cédons rien !»

Tout en remerciant les militaires de l'opération Sentinelle, la porte-parole du parti, Valérie Boyer, a tweeté : «Toutes mes condoléances aux familles des victimes. Cette horreur quotidienne n'est plus supportable.»

Une enquête sur cette attaque, ouverte notamment pour «assassinats en relation avec une entreprise terroriste» et «tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique», a été confiée à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

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