France

«Nous avons tous une part de fainéantise» : Le Maire tente de rattraper le coup après la polémique

Après celle de Christophe Castaner, assurant que les ex-dirigeants français étaient visés, et celle du président affirmant qu'il s'attaquait aux antiréformistes, Bruno Le Maire a donné son explication à la polémique des «fainéants».

Difficile de rattraper le coup après un dérapage verbal présidentiel. La petite phrase d'Emmanuel Macron assimilant les opposants à la réforme du Code du travail à des «fainéants» marquera indubitablement le début de son quinquennat : pour tenter d'atténuer les effets néfastes de cette polémique, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a jugé bon de livrer son explication dans les colonnes du Journal du dimanche (JDD), ce 24 septembre.

«Nous avons tous en nous une part de fainéantise contre laquelle il faut lutter», a expliqué l'agrégé de lettres qui, pour la défense du président de la République, s'est livré à une petite interprétation de texte. Autrement dit, la sortie d'Emmanuel Macron ne serait selon lui pas choquante. Il s'agirait, bien au contraire, d'une mise en garde bienveillante visant à alerter les Français de leurs mauvaises inclinations.

Exégèse présidentielle ?

Seul problème dans la ligne de défense de Bruno Le Maire : le manque de cohérence. Après avoir assuré qu'il ne regrettait «absolument pas» ses propos, adressé à «toutes celles et tous ceux qui pensent qu'on ne doit pas bouger en Europe et en France», Emmanuel Macron avait en effet tenté de revenir sur ses propos, niant avoir voulu désigner les Français par ce terme. «Je n'ai jamais parlé des Français comme des fainéants», avait-il assuré à New York le 21 septembre dernier, avant de décrypter le sens de ses propos : «Je parlais de ceux qui n'ont pas fait de réforme et veulent laisser le monde tel qu'il va, tout ceux qui ont cette posture d'esprit.»

Bruno Le Maire, qui a adhéré à La République en marche (LREM) ce 24 septembre, après avoir été ministre de la droite et candidat Les Républicains (LR) à la primaire de la droite et du centre, vient donc apporter une troisième interprétation de cette petite phrase, qui a été récupérée par les manifestants contre la réforme du Code du travail, lors de la manifestation du 23 septembre dernier. En effet, Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, en avait déjà livré une version tout à fait différente le 20 septembre : «Le président de la République a parlé de ceux qui n'ont pas eu le courage de faire les réformes nécessaires.»

Lire aussi : «Y'a des gens qui râlent tout le temps pour tout !» : Macron rabroue une anti-JO... et se fait huer