Le projet de loi antiterroriste, examiné par le Sénat en juillet dernier continue sa navette parlementaire et s'en est retourné à l'Assemblée nationale le 12 septembre 2017. Alors qu'il s'exprimait devant une commission parlementaire ce même jour à ce sujet, le ministre de l'Intérieur s'est quelque peu emmêlé les pinceaux.
«Sur la sortie de l'Etat de droit, vous savez que le Conseil...», commence-t-il, avant de se reprendre : «...de l'état d'urgence, pardon.» Après avoir repris malencontreusement l'argument de certains opposants qui reprochent à la loi d'intégrer au droit commun des mesures d'exception contenues dans l'état d'urgence, le ministre ajoute : «Il y a des pays où ça se fait, vous savez [...] autour de la Méditerranée, il y en a qui sont dans un état d'exception depuis une trentaine d'années».
L'état d'urgence – et non pas l'Etat de droit – a été renouvelé le 12 juillet dernier une sixième fois, et sans doute la dernière, depuis sa mise en place après les attentats de Paris en novembre 2015. Le projet de loi porté par Gérard Collomb vise à mettre fin au régime d'exception, qui ne peut, par définition devenir permanent. Certaines associations s'inquiètent pourtant de mesures jugées liberticides dans le projet de loi.
Récemment, l'association de soutien aux migrants la Cimade s'est notamment prononcée contre l'extension du délai de contrôle d'identité aux frontières qui passerait ainsi de 6 à 12 heures.
A l'opposé du spectre politique, plusieurs voix chez Les Républicains, estiment au contraire que le projet de loi est insuffisant pour lutter contre le terrorisme.