Le Parti socialiste (PS) peine à s'habituer à son nouveau costume de parti d'opposition, dans un contexte où il est à la fois affaibli (Nouvelle Gauche, son groupe à l'Assemblée, n'est que le cinquième groupe parlementaire) et divisé quant à l'attitude à adopter face à Emmanuel Macron. L'appel timide et hésitant lancé par son bureau national le 4 septembre à combattre la réforme du code du travail en livre un témoignage supplémentaire.
Formellement, la nouvelle direction collégiale du PS n'appelle pas à manifester le 12 septembre prochain aux côtés des syndicats comme la Confédération générale du travail (CGT), de Solidaires ou de la Fédération syndicale unitaire (FSU), mais à appuyer les initiatives syndicales contre la réforme engagée par l'exécutif. En limitant son soutien aux organisations syndicales, le parti prend ainsi soin de ne pas se mêler aux autres formations politiques de gauche qui entendent bien conduire la contestation dans la rue, comme la France insoumise ou le Parti communiste.
Une unanimité... empreinte de divisions
Pour autant, la position du PS n'en demeure pas moins ambiguë. «Le PS appelle ses fédérations à mener des actions de mobilisation, ainsi qu'à des démarches unitaires», a déclaré à l'AFP le numéro deux du parti, Rachid Temal. Karim Bouamrane, l'un des porte-paroles du parti, est même allé jusqu'à affirmer que tous les socialistes qui souhaitaient défiler le 12 septembre étaient les bienvenus, assurant que des cadres du parti, «unanimes pour stigmatiser les ordonnances» descendraient également dans la rue. A priori, le PS semble donc clairement s'inscrire dans l'opposition à la nouvelle loi travail.
Le 1er septembre dernier, le président du groupe Nouvelle Gauche, Olivier Faure, avait pourtant tranché de manière catégorique la question du positionnement de son parti, en assurant que celui-ci n'appellerait pas à manifester. Quelques heures plus tôt, deux membres de la direction collégiale du PS, Luc Carvounas et François Kalfon, venaient d'affirmer le contraire. Pour ajouter encore un peu davantage de confusion, le mouvement du 1er juillet, fondé par Benoît Hamon après avoir quitté le PS, a annoncé qu'il se joindrait aux manifestants... tout comme le Mouvement des jeunes socialistes (MJS), structure intégrante du PS.