France

Opération Sentinelle : un «plan confidentiel» viserait à réduire les effectifs, selon Eric Ciotti

Dans un entretien au JDD, le député des Alpes-Maritimes a assuré que l'exécutif comptait réduire les effectifs de l'opération Sentinelle après l'été. La vague d'attaques contre des soldats a mis en cause pour certains la pertinence de ce dispositif.

Quelques jours après l'attaque à Levallois-Perret sur des militaires de l'opération Sentinelle – la sixième en deux ans – le député Les Républicains (LR) Eric Ciotti a dénoncé dans les colonnes du JDD du 13 août l'existence d'un «plan confidentiel» visant à réduire leurs effectifs. 

«[Les militaires de l'opération Sentinelle] sont aujourd'hui 7 500 mobilisés, contre 10 000 il y a quelques semaines», a rappelé le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, avant d'expliquer qu'«un plan encore confidentiel [était] en cours de discussion au ministère des Armées pour réduire ce nombre à 5 000 après l'été».

«Ce n'est pas le moment de baisser la garde», a néanmoins assuré Eric Ciotti, estimant que le dispositif était «utile et important».

Si le député n'a pas précisé d'où il tenait ces chiffres, la ministre des Armées Florence Parly avait fait une déclaration le 7 août qui laissait entrevoir des changements concernant l'opération Sentinelle dans un futur proche : «Sentinelle restera en place tant qu'elle sera utile à la protection des Français. Il faut maintenant s'inscrire dans la durée, et déployer nos efforts de façon un peu différente. L'objectif est de s'adapter sans cesse à la menace.»

L'attaque du 9 août à Levallois-Perret contre des soldats de Sentinelle a relancé le débat sur la pertinence du dispositif, qui mobilise 7 000 militaires en permanence en France depuis les attentats djihadistes de 2015. Certains, dans les sphères politique et militaire, estiment, à l'inverse d'Eric Ciotti, que cette opération est peu adaptée à la lutte contre le menace terroriste, et coûteuse, en hommes comme en budget. 

C'est par exemple le cas du colonel Alain Corvez, ex-conseiller du ministère de l'Intérieur, qui avait confié à RT que, selon lui, la menace terroriste se combattait par une présence policière et des services de renseignement accrus, ainsi que par une «diplomatie intelligente». 

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