France

«Aucune coupe budgétaire n'est prévue pour l'accueil des migrants», promet le ministre de la Santé 

Quelques jours après les déclarations d'Emmanuel Macron en faveur de la mise à l'abri des migrants, Agnès Buzyn a promis que le budget alloué à ce secteur ne serait pas impacté par les multiples coupes budgétaires décidées par le gouvernement.

Interpellée par des élus communistes lors de la visite du centre de mise à l'abri pour migrants d'Ivry-sur-Seine, la ministre de la Santé Agnès Buzyn s'est engagée à maintenir la contribution de l'Etat pour l'accueil de ces populations. 

«Sous la responsabilité de mon ministère, il n'est prévu aucune coupe budgétaire», a-t-elle déclaré le 1er août, citée par France info

L'accueil des réfugiés est l'un des rares secteur à voir ses moyens augmentés dans le prochain budget. La Défense (-850 millions d'euros), l'Intérieur (-500 millions), les collectivités locales (-300 millions) devraient en revanche souffrir de baisses massives, tandis que le budget alloué aux migrants devrait lui bénéficier d'une manne de 200 millions d'euros, selon Libération

Ce portefeuille, qui avait déjà augmenté de 40% entre 2012 et 2016, passant de 387 à 540 millions d'euros, devrait donc s'élever à 740 millions d'euros. 

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Dans son rapport publié en février 2017, la Cour des comptes présentait les dépenses totales effectuées pour les demandeurs d'asile et soulignait une hausse de 60% de cette somme, sur cinq ans. «Pour les demandeurs d'asile, le coût global s'élèverait à 990 millions d'euros environ en 2013, contre 626 millions d'euros en 2009», peut-on lire dans le texte, qui précise que cela représenterait une dépense de 13 724 euros par bénéficiaire. Chiffre auquel il faut ajouter un milliard d'euros alloué au traitement des demandeurs déboutés, qui représentent chacun une dépense moyenne de 5 528 euros, selon les données de la Cour des comptes.

Des dépenses qui ne sont pas prêtes de se tarir au vu des projets de l'exécutif en la matière. Lors d'une visite d'un centre pour réfugiés à Orléans le 27 juillet, Emmanuel Macron avait annoncé la création de centres d'examen pour migrants en Libye, destinés à différencier les migrants économiques des réfugiés. 

«D'ici la fin de l'année, je ne veux plus personne dans les rues, dans les bois», avait-il alors martelé, à propos de la présence de migrants non-accueillis dans les centres en France.

Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs d'ores et déjà annoncé l'ouverture de deux centres pour demandeurs d'asile dans deux communes des Hauts-de-France afin d'accueillir et d'examiner la situation des migrants actuellement présents à Calais.

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