Afin de défendre la plus-value de plus d'un million d'euros réalisée par la ministre du Travail Muriel Pénicaud chez Danone en 2013, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a choisi une argumentation surprenante. «Permettez-moi d'être un observateur attentif et vous dire que ce matin, le cours en bourse de Danone était de 20% supérieur au moment où elle a vendu», a-t-il fait valoir lors d'une conférence de presse ce 28 juillet. Et de plaider : «Donc on pourrait se dire que finalement elle n'a pas fait une bonne affaire.»
Depuis les révélations de L'Humanité du 27 juillet, Muriel Pénicaud traverse une période difficile. Epinglée notamment par Nicolas Dupont-Aignant, lequel a réclamé sa démission, la ministre a également été mise en cause ce 28 juillet par des élus de gauche sur le gain de quelque 1,3 million d'euros qu'elle a réalisé en 2013.
Directrice générale des ressources humaines du géant de l'agroalimentaire entre 2008 et 2013, Muriel Pénicaud avait en effet bénéficié en 2009, en pleine crise financière, d'un prix d'achat d'actions historiquement bas (34,85 euros l’unité). Lorsqu'elle a décidé fin avril 2013 de vendre 52 220 de ses stock-options (à l’expiration du délai de garde de quatre ans imposé par Danone), l'action atteignait 58,41 euros, les marchés ayant salué la suppression de quelque 900 postes d'encadrement et d'administration.