France

Jack Lang accuse les multinationales d'envahir l'art français et prône une régulation du marché

Jack Lang n'ira pas au festival de Lollapalooza. L'ancien ministre de la Culture a dénoncé la mainmise des Américains sur le domaine artistique français, réclamant des mesures «anti-concentration» afin de sauver «l'indépendance artistique» française.

Jack Lang a violemment dénoncé le 22 juillet dans un communiqué «l’invasion de multinationales américaines sur la vie musicale française». Détenu par Live Nation, l'un des plus gros promoteurs de spectacle au monde, le festival américain Lollapalooza est dans la ligne de mire de l'ancien ministre de la Culture. Ce festival a ouvert ses portes le week-end du 22 et 23 juillet pour la première fois à Paris sur l'hippodrome de Longchamp.

«Live Nation étend son empire sur l'organisation de concerts en France et en particulier à travers le festival Lollapalooza. Le groupe américain AEG, déjà scandaleusement présent dans le capital de [la salle de spectacle] Bercy, rachète Rock en Seine tout en bénéficiant des subventions locales», a déploré Jack Lang, estimant que la diversité, les festivals indépendants et «l'art musical» étaient mis en danger par ces multinationales.

L'initiateur de la Fête de la musique n'a pas non plus mâché ses mots à l'encontre des pouvoirs publics, les accusant de rester passifs face aux appétits des grands groupes privés. «Il est urgent d'agir et de montrer concrètement que la France entend rester un pays de la pluralité et de l'indépendance artistique», a-t-il déclaré, réclamant «des mesures "anti-concentration" dans tous les domaines de la vie intellectuelle et artistique».

«Les responsables [politiques] pourraient utilement s'inspirer des lois qui, en leur temps, ont assuré la régulation de l'économie du livre, du cinéma et de la musique», a-t-il encore suggéré.  

Du côté de la filiale française de Live Nation, l'heure est à l'apaisement. «On aurait été ravis d'accueillir [Jack] Lang sur le festival afin qu'il se rende compte que c'est une initiative locale, faite par une société française [...], qui compte 65 salariés et emploie pour l'organisation de Lollapalooza 1 500 personnes, toutes rémunérées, sans bénéficier d'aucune subvention publique», a réagi à l'AFP le directeur général adjoint de Live Nation France, Matthias Leullier.

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