Depuis longtemps spectateur assidu du festival, Matthieu Pigasse a finalement décidé de racheter Rock en Seine, jusque-là détenu par ses trois fondateurs, François Missonnier, Christophe Davy et Salomon Hazot. Créé en 2003, Rock en Seine s'est imposé en quinze ans comme l'un des plus grands festivals français.
Dernier gros festival de l'été, il se tient chaque année fin août à Saint-Cloud. Par sa fréquentation, il se place derrière Les Vieilles Charrues à Carhaix (278 000 personnes), Solidays à Paris (200 000) et Hellfest à Clisson (180 000), mais il est au coude-à-coude avec Garorock à Marmande et Main Square à Lille.
Rock en Seine a comme ses concurrents a profité de la vogue de ces grands rassemblements où les fans paient 150 à 200 euros pour voir des dizaines d'artistes en quelques jours. Un succès qui vient d'attirer Livenation, mastodonte des tourneurs américains qui lancera à Paris cet été, un festival concurrent : Lollapalooza.
Ce rachat, via sa holding personnelle LNEI, vient renforcer les investissements culturels de Matthieu Pigasse, boulimique de production indépendante, qui détient depuis 2009 plusieurs médias (Radio Nova, Les Inrocks...). Il est aussi copropriétaire du Monde depuis 2010, avec Pierre Bergé et Xavier Niel, et vient avec ce dernier de racheter le groupe de télé AB.
Avec Rock en Seine comme point de départ, Matthieu Pigasse crée une branche événementielle, «LNEI Live». Sa direction sera confiée à François Missonnier, qui restera aussi directeur de Rock en Seine. LNEI Live regroupera le festival des Inrocks et les Nuits Zébrées de Radio Nova. A titre personnel, le banquier est aussi président des Eurockéennes de Belfort (104 000 visiteurs).
Autre projet, Matthieu Pigasse va lancer en septembre Nova TV, sur l'un des canaux du groupe AB. Autant d'idées financées, notamment, par ses activités bancaires.